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Botswana: la chasse aux éléphants a repris, les bavures aussi

Le Botswana a annoncé vendredi la mort d'un de ses premiers éléphants sauvages depuis le rétablissement très controversé de la chasse sur son territoire, et déjà un premier "couac" puisque l'animal abattu était en principe... protégé.

En mai, le président Mokgweetsi Masisi a rétabli la chasse aux pachydermes interdite cinq ans plus tôt par son prédécesseur Ian Khama, au nom de la survie de l'espèce.

Ce revirement spectaculaire a outré les organisations de protection de la faune sauvage, qui ont obtenu l'interdiction totale du commerce de l'ivoire pour protéger les éléphants du braconnage.

Jugeant pour sa part que le développement incontrôlé des populations de pachydermes menaçait les moyens de subsistance, notamment les récoltes, des populations locales, le chef de l'Etat a autorisé la délivrance de permis de chasse.

Au total, 400 éléphants peuvent être chassés chaque année.

C'est ainsi qu'un éléphant a été abattu le 24 novembre dans la région de Dobe (nord), à la frontière namibienne, a annoncé vendredi le ministère de l'Environnement.

Le chasseur professionnel et son client étaient dotés de toutes les autorisations requises, selon les autorités, mais l'animal tué était porteur d'un collier destiné à suivre ses mouvements et donc protégé.

"Le chasseur professionnel a affirmé que le collier n'était pas visible de face" et il n'a constaté son existence "qu'une fois mort", a expliqué le ministère.

La bavure a causé la colère des ONG.

"Le gouvernement doit mener une enquête et envoyer un message sans ambiguïté aux chasseurs professionnels", a estimé le responsable de la Kalahari Conservation Society, Neil Fitt, "son permis doit être révoqué".

Penaud, le ministère a jugé l'incident "regrettable et a promis de "tout faire pour assurer qu'il ne se reproduise pas".

Coincé entre la Zambie, la Namibie et l'Afrique du Sud, le Botswana abrite environ 135.000 éléphants en liberté, soit un tiers de leur population africaine connue.

La richesse de sa faune en fait un sanctuaire très prisé des amateurs de safaris haut de gamme. Le tourisme est le deuxième secteur porteur de l'économie du pays après l'exploitation des diamants.

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