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Charlie Hebdo lance un appel contre les pesticides de synthèse

(Belga) L'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, mondialement connu depuis l'attaque djihadiste subie en 2015, lance mercredi dans un numéro spécial un appel à l'interdiction de tous les pesticides de synthèse, espérant engranger de nombreux soutiens.

Dans cet "appel des coquelicots", les signataires dénoncent: "Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée, le tiers des oiseaux a disparu en 15 ans, la moitié des papillons en 20 ans, les abeilles et les pollinisateurs meurent... Non, nous ne voulons plus, à aucun prix. Nous exigeons protection. Nous exigeons de nos gouvernants l'interdiction de tous les pesticides". Le journaliste spécialiste des questions environnementales Fabrice Nicolino, grièvement blessé lors de l'attaque djihadiste contre Charlie Hebdo en 2015, est à l'origine de l'appel, ouvert aux signatures, et paraphé notamment par l'évêque de Troyes (Est de la France) Marc Stenger, la chanteuse Emily Loizeau et de nombreux anonymes. Après la publication ce printemps de nouvelles études sur le déclin des espèces et le rôle joué par les pesticides, "j'ai estimé que la situation était devenue trop grave pour qu'on se contente de pseudo-discours", explique-t-il à l'AFP. Pour lui, "au fond on est confronté à une sorte d'apocalypse". "On ne veut plus des discussions sur la dangerosité des pesticides, ça a épuisé une génération et ça ne sert à rien. Une société démocratique a le droit de dire ce qu'elle veut ou ne veut plus", ajoute le président de ce "Mouvement des coquelicots", qui publie mercredi un livre-manifeste, "Nous voulons des coquelicots" (ed. LLL), avec le directeur de l'ONG Générations futures, François Veillerette. Pour ce numéro spécial de Charlie Hebdo, une quinzaine de membres de la rédaction a soumis quelques cheveux à analyse. Selon Fabrice Nicolino, le laboratoire missionné a décelé entre 34 et 50 substances toxiques (sur 140 recherchées) telles que du lindane, un insecticide interdit en France depuis 1998, ainsi que des bisphénols. Les initiateurs de cet appel espèrent recueillir en deux ans cinq millions de soutiens en France, et voir le port de la cocarde en forme de coquelicot devenir "viral". (Belga)

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