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Climat au G7: des portraits "décrochés" de Macron sillonnent Bayonne

Plusieurs centaines de manifestants anti-G7 ont participé dimanche à Bayonne à un rassemblement où ont été exhibés certains des 128 portraits d'Emmanuel Macron, qualifié de "président de la République des pollueurs", que des militants écologistes ont décrochés dans des mairies depuis février.

Cette "marche des portraits", qui a rassemblé 900 personnes selon les organisateurs, et de nombreux journalistes, a été la troisième manifestation en deux jours des anti-G7, cette fois "pour le climat et la justice sociale".

Cette action, "100% non-violente", s'est déroulée "à visage découvert" comme le souhaitaient les organisateurs, les mouvements alternatifs et écologistes ANV COP 21, Alternatiba et Bizi (ces deux derniers basques).

Dans les rues étroites du centre de Bayonne, des militants --parmi lesquels à peine une poignée de "gilets jaunes"-- ont déambulé en brandissant des centaines de cadres emballés, et sept authentiques portraits "décrochés" du chef de l'Etat, tête en bas, scandant "et 1, et 2, et 3 degrés, c'est un crime contre l'humanité !" ou "nous sommes tous décrocheurs de portraits !"

"On le porte à l'envers pour signifier le manque de sens de sa politique", expliquait Mathieu, militant de Bizi.

Les manifestants ont ensuite convergé sur une place avec les portraits pour écouter des responsables dénoncer le "vernis vert" de la politique de Macron et son "image faussée de champion de la terre", citant pèle-mêle le CETA, le refus de taxer le kérosène des avions, ou le financement des énergies fossiles.

Emmanuel Macron "peut claironner qu'il faut sauver l'Amazonie (des incendies) mais quand on est pompier et pyromane, on n'est pas crédible", a déclaré Cécile Marchand, une organisatrice et elle-même "décrocheuse" de portrait.

Les manifestants se sont dispersés dans le calme après deux heures d'action "dans la zone la plus sécurisée de l'Etat français", selon eux. Les forces de l'ordre sont toutefois restées très discrètes tout au long de la manifestation.

Vendredi matin, à la veille du G7, le 128e décrochage de portrait du chef de l'Etat revendiqué par la campagne de désobéissance civile "Décrochons Macron" avait eu lieu dans la mairie d'un petit village du Pays basque, Irissary (Pyrénées-Atlantiques). Un "pied de nez" à l'impressionnant dispositif de sécurité déployé sur la région pour le G7, avec 13.200 policiers, selon les organisateurs.

La journée de samedi avait été marquée par deux manifestations d'opposants au sommet: la plus grande, qui a réuni 15.000 personnes selon les organisateurs (9.000 selon la police), a défilé de Hendaye à Irun, sur la frontière espagnole, dans le calme et sans incident.

En fin de journée samedi à Bayonne, une manifestation, non autorisée celle-là, a donné lieu à de brefs heurts entre police et manifestants, avec tirs de canons à eau et gaz lacrymogènes, mais sans débordements majeurs, sans blessés ni dégâts aux commerces.

Au fil de la journée, 68 personnes ont été interpellées, dont 38 placées en garde à vue, selon la préfecture, sans précision sur le lieu ou le contexte des interpellations. Une dizaine de ces gardes à vue avaient été levées à la mi-journée dimanche.

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