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Climat: ces familles qui portent plainte contre l'UE

Les familles de huit pays qui ont déposé plainte contre l'UE pour sa politique climatique "insuffisante" décrivent déjà des impacts dramatiques du réchauffement sur leurs moyens de subsistance, agricoles ou touristiques.

Voici quelques unes des histoires des plaignants de cette affaire baptisée "People's climate case".

Lavande, gel tardif et sécheresse

"Ces 15 dernières années il y a des aléas climatiques qu'on ne voyait jamais", explique à l'AFP Maurice Feschet, 72 ans, dont le fils Renaud a repris l'exploitation familiale de lavande à Grignan, dans la Drôme provençale, en France.

"Pour donner une idée, de 2009 à 2016, mon fils a perdu quasiment 44% de son revenu par rapport aux aléas climatiques. Sur trois ans, il y a eu une sécheresse, l'année d'après des inondations puis des gels de printemps", poursuit le paysan retraité qui se bat aussi pour son petit-fils Gabriel, 3 ans.

"Mon fils se pose la question de savoir s'il pourra finir sa carrière et le petit-fils, n'en parlons pas...".

Incendies de forêts

Armando Carvalho a vu ses quelque 12 hectares de forêt dans la région de Santa Comba Dao, dans le centre du Portugal, détruits par le feu l'an dernier.

"Ce qui s'est produit en octobre 2017 est une situation extraordinaire. Or ces situations extraordinaires tendent à devenir normales. Elles montrent clairement les conséquences que peuvent avoir les changements climatiques sur la sécurité des biens et des citoyens dans l'espace européen".

Nourrir les rennes

Dans le nord de la Scandinavie, le mode de vie traditionnel du peuple autochtone des Samis repose sur l'élevage des rennes, qui mangent lichens et mousse trouvés sous la neige.

Mais "les changements de saison ne sont plus aussi marqués", raconte à l'AFP Sanna Vannar, présidente de Sáminuorra, association qui représente les jeunes Samis en Suède.

"L'hiver, pluie et neige peuvent alterner et former une couche de glace au sol qui empêche les rennes de gratter et d'atteindre le lichen dont ils se nourrissent. Les éleveurs de rennes sont alors obligés de leur donner du fourrage (...). La plupart des éleveurs de rennes connaissent les mêmes problèmes, ils ne peuvent pas se projeter dans l'avenir".

Élevage de montagne

"Il n'y a plus de printemps ni d'automne, après l'été, on entre directement en hiver. Et puis il n'y a plus d'eau. Avec mon troupeau, je dois monter à une altitude de plus en plus élevée", relate à l'AFP Petru Vlad. Chaque année en mai, sa famille et lui montent leur centaine de moutons et 17 vaches dans la montagne roumaine pour passer tout l'été.

"Là, je suis à 700 mètres d'altitude mais s'il ne pleut pas bientôt, je vais devoir monter encore plus haut. La végétation aussi a changé, il n'y a plus que de l'herbe avec des racines dures, qui résistent mieux à la sécheresse. Toute ma vie j'ai été berger, j'ai commencé quand j'étais enfant. Mais avant c'était différent, il pleuvait beaucoup plus", poursuit-t-il.

Escalade sur glace

Dans dans le parc national du Grand Paradis dans Alpes italiennes, la famille Elter gère un petit gîte, attirant les touristes grâce à l'escalade sur glace. Mais l'activité devient dangereuse avec la baisse des températures.

"La fonte des glaciers, réserve d'eau douce et notre seul revenu pendant la saison hivernale, ne touche pas que nous. Avec la hausse des températures, cela cause aussi beaucoup de dommages à l'agriculture en aval", explique la famille sur le site internet du "People's climate case".

Extrême chaleur

"L'eau manque pour l'élevage et pour boire. Mais le plus important, c'est que la santé de mes enfants est en danger. Ils souffrent à cause des vagues de chaleur extrême que nous subissons depuis plusieurs années", raconte sur le site Roba Guyo, qui vit avec sa femme et ses cinq enfants dans un village du nord du Kenya.

Abeilles perturbées

"Aujourd'hui, nous n'avons plus quatre saisons. Nous avons juste l'hiver et l'été, ce qui perturbe le travail des abeilles qui ont du mal à s'adapter aux variations climatiques. La baisse de production de miel a entraîné une baisse des revenus de la famille", raconte dans un communiqué Ildebrando Conceição, apiculteur près de Tomar, dans le centre du Portugal.

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