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Climat - Les projets en matière d'énergies fossiles torpillent l'accord de Paris

(Belga) Les projets de production de combustibles fossiles de par le monde ne sont pas compatibles, et de loin, avec les objectifs de l'accord de Paris sur le climat, confirme mercredi le dernier rapport sur l""écart de production" réalisé par plusieurs instituts de recherche de premier plan et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

Cette troisième version de ce rapport lancé en 2019, qui se penche sur les projets de 15 grands pays producteurs de combustibles fossiles (Australie, Brésil, Canada, Chine, Allemagne, Inde, Indonésie, Mexique, Norvège, Russie, Arabie saoudite, Afrique du Sud, Émirats arabes unis, Royaume-Uni et États-Unis), constate que "la plupart de ces gouvernements continuent d'apporter un soutien politique important à la production de combustibles fossiles". Pire, selon le rapport, qui mesure l'écart entre la production de charbon, de pétrole et de gaz prévue par les gouvernements et les niveaux de production mondiaux qui permettraient de respecter les limites de hausse de température fixées par l'accord de Paris, les gouvernements prévoient de produire en 2030 une quantité de combustibles fossiles plus de deux fois supérieure (110%) à celle compatible avec la limitation du réchauffement de la planète à 1,5 °C et 45% supérieure à ce qui serait compatible avec un réchauffement de 2°C. Malgré les promesses de plus en plus nombreuses de pays annonçant la neutralité carbone pour 2050, "l'ampleur de l'écart de production est restée largement inchangée par rapport à nos évaluations précédentes", soulignent les auteurs du rapport. En 2019, le monde était en effet parti pour produire 120% de plus de combustibles fossiles en 2030 que les niveaux compatibles avec l'objectif d'un degré et demi et 50% de plus par rapport à l'objectif de +2°C. Par rapport à l'objectif d'un degré et demi, c'est pour le charbon (240%) que l'écart de production est le plus grand, suivi du gaz (71%) et du pétrole (57%). "Tout le monde peut témoigner des effets dévastateurs du changement climatique. Il est encore temps de limiter le réchauffement à long terme à 1,5°C, mais cette opportunité s'amenuise rapidement", avertit Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, citée dans un communiqué. Le rapport observe pourtant que les pays ont orienté plus de 300 milliards de dollars de nouveaux fonds vers les activités liées aux combustibles fossiles depuis le début de la pandémie de Covid-19, ce qui est davantage que vers les énergies propres. En revanche, le rapport relève une évolution positive: le financement public international de la production de combustibles fossiles par les pays du G20 et les principales banques multilatérales de développement (BMD) a considérablement diminué ces dernières années. (Belga)

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