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Coronavirus: l'épidémie décroît mais la prudence reste de mise

Le macabre bilan de l'épidémie de coronavirus dépasse désormais la barre des 20.000 morts et, si la pression sur les hôpitaux continue une lente décrue, la prudence reste de mise en attendant le déconfinement progressif espéré à partir du 11 mai, aux préparatifs ultra-complexes.

"Ce soir, notre pays franchit un cap symbolique et particulièrement douloureux", a déclaré le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, en annonçant lundi le bilan des dernières 24 heures: 547 nouveaux décès. Au total, 20.265 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie.

Pour "douloureux" qu'il soit, ce cap ne cache pas que l'épidémie se diffuse désormais plus lentement dans le pays. Pour le douzième jour consécutif, le nombre de personnes hospitalisées en réanimation est en légère baisse, à 5.863 (-61)

En attendant le déconfinement progressif qui doit débuter le 11 mai, la prudence reste la règle parce que "l'immunité collective est basse", a souligné le Pr Salomon. "Plus de 90% de la population n'a pas été en contact avec le virus, ce qui signifie que moins de 10% des Français ont été infectés", selon lui.

Un retour à la normale est donc clairement exclu et la vie des Français restera bouleversée pour un long moment. Pourtant, il faut relancer un pays à l'arrêt depuis le 17 mars. A la demande du président Emmanuel Macron, son Premier ministre Edouard Philippe a esquissé dimanche les grands principes d'un déconfinement progressif, sans entrer dans les détails.

Emmanuel Macron, lui, va poursuivre cette semaine ses consultations en vue des prochaines étapes de la crise, notamment en s'entretenant avec les maires et des représentants de l'hôtellerie-restauration, a indiqué l'Elysée.

Le chef de l'Etat va "continuer ses consultations très larges pour préparer les prochaines étapes de l'après-confinement et de l'après-crise du Covid-19", indique-t-on dans son entourage.

- Risque de "catastrophes" -

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a de son côté appelé lundi les chefs d'entreprise à reprendre leur activité s'ils le pouvaient.

Le chômage partiel, qui concerne actuellement 9,6 millions de personnes, soit près d'un salarié du privé sur deux, ne sera pas abandonné le 11 mai, "sinon il y aurait des catastrophes", a-t-elle souligné, "mais ça va être dégressif".

Le gouvernement table pour le moment sur une récession historique de 8% cette année, sous l'effet du choc économique.

Les autorités sont à l’œuvre pour trouver la formule pour un redémarrage économique tout en maintenant les précautions sanitaires qui reposeront sur les gestes barrière, des tests massifs et l'isolement des malades.

"Il faut changer culturellement notre mode de vivre. Nous étions plutôt proches les uns des autres, cela va changer une des composantes fondamentales de notre société", a résumé lundi Karine Lacombe, cheffe du service infectiologie de l'hôpital Saint-Antoine sur France Inter.

Dans cette perspective de reprise, les masques, et leur pénurie, restent un sujet de crispation majeur.

Les masques "grand public", qui seront produits en France à 17 millions d'exemplaires par semaine d'ici le 11 mai, seront probablement rendus obligatoires dans les transports publics. Et certaines villes ont commencé à en équiper leurs habitants, ou à en commander, comme Nantes qui attend de premières livraisons de 600.000 masques lavables et réutilisables

- A l'école "si et seulement si..." -

En ce qui concerne le dépistage, l'objectif du gouvernement est de pouvoir réaliser à partir du déconfinement 500.000 tests par semaine pour les personnes présentant des symptômes et celles ayant été en contact avec un malade du Covid-19.

Dans ces conditions, le retour à l'école parait incertain. Cela pourrait se faire "par territoire" ou "par moitié de classe" mais "les écoles n'ouvriront pas partout le 11 mai", a indiqué dimanche le Premier ministre Edouard Philippe.

"A partir du 11 mai ce sera si et seulement ainsi", a répondu le premier syndicat des chefs d'établissement lundi dans un communiqué. "Ce sera (aux) autorités sanitaires de valider des conditions satisfaisantes pour rouvrir les établissements, comme le ferait une commission de sécurité dans des temps bien moins complexes".

Sur la route du déconfinement progressif, le gouvernement a permis a permis aux aînés fragiles confinés dans les Ehpad de retrouver le droit de visite.

Ce droit, qui s'applique aussi pour les établissements accueillant les handicapés, s'effectuera à la demande du résident et dans des conditions "extrêmement limitées", avec un contact visuel autorisé, mais pas physique, avait annoncé dimanche le ministre de la Santé Olivier Véran, alors que 45% des Ehpad ont signalé au moins un cas positif de Covid-19.

Au total, 7.752 morts sont à déplorer dans les Ehpad et 12.513 dans les hôpitaux, selon le dernier bilan.

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