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Coronavirus: un peu d'espoir en Europe, vers une semaine "horrible" aux Etats-Unis

L'Europe, continent le plus endeuillé par la pandémie de coronavirus, espère lundi une poursuite de la baisse du nombre de décès enregistrés quotidiennement, mais les Etats-Unis s'attendent à une semaine extrêmement difficile, comparée par ses dirigeants aux attentats du 11-Septembre.

La pandémie a fait au moins 68.125 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, d'après un bilan établi par l'AFP dimanche soir, pour près de 1.245.000 cas recensés.

Parmi ces derniers, le Premier ministre britannique Boris Johnson, hospitalisé dimanche dix jours après avoir été testé positif. "Mesure de précaution", ont assuré ses services: il "reste aux commandes" du pays même s'il "continue de présenter des symptômes persistants du coronavirus".

"Aujourd'hui, il est à l'hôpital pour subir des tests, mais il continuera d'être tenu informé de ce qui se passe et d'être aux commandes du gouvernement", a déclaré à la BBC Robert Jenrick, ministre chargé du Logement et des Communautés.

Des signes encourageants apparaissent, timidement, en Europe, où ont été dénombrés plus de 70% des décès causés par la maladie, selon les sources officielles.

En Italie, "la courbe a commencé sa descente", constatait dimanche le patron de l'Institut supérieur de la Santé, Silvio Brusaferro.

Le pays, qui compte près de 16.000 morts, sait néanmoins qu'il a "encore quelques mois difficiles" devant lui, a insisté le ministre de la Santé, Roberto Speranza. "Il ne faut pas baisser la garde", a confirmé le Premier ministre Giuseppe Conte.

La solidarité s'organise comme elle peut, avec de la nourriture passée de balcon en balcon dans les quartiers pauvres de Naples.

En Espagne, "la pression diminue" grâce à "une certaine décrue" des hospitalisations et admissions en soins intensifs, s'est félicitée Maria José Sierra, du Centre d'alertes sanitaires. Mais le pays, après plus de 12.000 morts, étudie "très sérieusement" l'idée d'imposer le masque pour sortir de chez soi.

- "Comme Pearl Harbor" -

Une tendance comparable est enregistrée dimanche en France, où 357 décès ont été enregistrés à l'hôpital au cours des dernières 24 heures, le chiffre le plus bas depuis une semaine.

En Grande-Bretagne, le moment était assez solennel pour une allocution, rare, de la reine Elisabeth II.

"Nous vaincrons – et cette victoire sera celle de chacun d'entre nous", a lancé dans la soirée la souveraine de 93 ans. "Et ceux qui nous succéderont diront que les Britanniques de cette génération étaient aussi forts que les autres".

Aux Etats-Unis, où le bilan approche 10.000 morts (9.633 dimanche), la propagation inquiète.

"Dans les jours à venir, l'Amérique va supporter le pic de cette terrible pandémie. Nos combattants dans cette bataille à la vie et à la mort sont les incroyables médecins, infirmiers et personnels de santé en première ligne", a affirmé dimanche soir le président Donald Trump.

"Nous savons tous que nous devons atteindre un certain seuil, qui va être horrible en terme de morts, pour que les choses commencent à changer. Nous arrivons tout près de ce point-là maintenant. Et les deux prochaines semaines vont être, je pense, très difficiles", a-t-il jugé.

Le directeur de l'Institut national des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a évoqué une mortalité "en train de se stabiliser". Mais "ça va être une mauvaise semaine" et "nous avons du mal à contrôler" la pandémie, a-t-il admis.

L'administrateur fédéral des services de santé publique, Jerome Adams, a préparé l'opinion publique au pire. "La semaine prochaine sera un moment comme Pearl Harbor, comme le 11-Septembre, sauf que ce ne sera pas localisé, ce sera dans tout le pays".

- Montrer l'exemple -

Dans l'épicentre, la mégalopole de New York, le système de santé est "en situation de stress" faute "d'équipements et de professionnels" en nombre suffisant, d'après le gouverneur de l'Etat, Andrew Cuomo.

Une baisse du nombre de morts dimanche lui a fait espérer être "très proche du pic", même s'il "est encore trop tôt" pour le savoir.

La baisse de la mortalité liée au Covid-19 en Europe a rassuré les investisseurs lundi: dans le sillage de Tokyo (+4,24% à la clôture), Paris et Francfort ont ouvert sur une hausse respective de 3,46% et 3,81%, tandis que Londres progressait de 2,43% vers 07H50 GMT.

Partout dans le monde, les dirigeants tentent de convaincre leurs concitoyens de tout faire pour éviter la propagation de l'épidémie, et de montrer l'exemple.

C'est dans une basilique Saint-Pierre quasi vide que le pape François a célébré dimanche la messe des Rameaux. Il refera de même pour celle de Pâques le dimanche suivant.

Le roi de Suède Carl XVI Gustaf a appelé ses sujets à ne pas organiser de réunions de famille à Pâques, soulignant que "cela ne va pas être possible" en pleine pandémie. Lui-même s'en abstiendra, même si le pays est l'un des rares en Europe à ne pas confiner sa population.

Et le gouvernement japonais se préparait lundi à déclarer l'état d'urgence afin d'endiguer la propagation de la pandémie de coronavirus, qui s'est accélérée dernièrement dans certaines régions du pays, notamment à Tokyo.

Mais les autorités japonaises n'ont pas le pouvoir de forcer la population à se confiner et les commerces à fermer, ni à les sanctionner s'ils ne respectent pas les consignes.

Enfin, le secrétaire de l'ONU Antonio Guterres a eu une pensée pour les femmes et jeunes filles. Avec le confinement, "le monde a connu une horrible flambée de violence domestique (...) Je lance aujourd'hui un nouvel appel pour la paix à la maison, dans les foyers, à travers le monde entier".

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