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Covid-19: le CHU de Bordeaux lance un essai clinique en ambulatoire

Le CHU de Bordeaux a annoncé avoir lancé mercredi un essai clinique de traitement précoce du Covid-19, en ambulatoire au domicile de patients, testant quatre thérapies différentes dont une portant sur l'hydroxychloroquine.

L'essai "Coverage", coréalisé par le CHU et l'Université de Bordeaux, va porter sur plus de 1.000 patients de l'agglomération bordelaise, des hommes et femmes de plus de 65 ans, population "particulièrement concernée par les infections au Covid-19, et qui présentent un risque important d’aggravation de la maladie", a précisé le CHU dans un communiqué.

Le traitement à domicile de ces patients, dont l'état le permet, vise à leur "éviter une hospitalisation", donc un bouleversement de leur quotidien, et leur apporter "un suivi continu par téléphone ou avec des outils digitaux", un suivi "très strict", a souligné le CHU.

Il s'agira de patients ayant été diagnostiqués mais présentant "une forme non sévère" de la maladie, "ne nécessitant pas d'hospitalisation", et qui en temps normal, auraient sans doute été orientés vers leur domicile, avec traitement à base de paracétamol, suivi de près des symptômes, prises de température, etc, a précisé le CHU. "Il leur sera proposé d'aller plus loin en participant à l'essai".

Dans son modus operandi, l'essai verra "des équipes mobiles, constituées d'un médecin et d'un infirmier/infirmière, se déplacer" auprès des patients pour les intégrer au programme et leur administrer l'un des médicaments évalués.

La médecine de ville sera "fortement associée à la démarche" et l'essai se fera aussi "en lien avec les plateformes opérationnelles de réponse ambulatoire au Covid-19 en Gironde : centre 15, unités diagnostic Covid-19, accueil des urgences, notamment.

Un QG logistique a été installé dans un gymnase attenant au Stade Chaban-Delmas, mis à disposition par la ville de Bordeaux. Il concentrera stockage du matériel pour l'essai, kits de prélèvements, cellule de suivi téléphonique et d'analyse des données, soignants et chercheurs associés à l'étude. Une ligne téléphonique 24/24h dédiée aux patients participant à l'essai clinique sera aussi gérée depuis ce QG.

Environ un mois devrait être nécessaire, comprenant inclusion des premiers patients, traitement et suivi, avant les premiers retours.

L'essai clinique a aussi une visée prospective: il permettra "d'analyser les conditions d'un déconfinement optimal pour cette population de plus de 65 ans" et "de proposer des pistes aux pouvoirs publics locaux et nationaux".

L'essai a reçu vendredi l'autorisation de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) et un avis favorable d'un Comité de protection des personnes (CPP), comité d'éthique obligatoirement saisi avant tout mise en oeuvre d'un essai thérapeutique.

Le CHU souligne que les pouvoirs publics sont "intéressés par la démarche", et "ont demandé au CHU et à l’Université d'envisager une extension de l'étude à d'autres métropoles et CHU français". Des demandes de financement ont été déposées au ministère de la Santé et à la Commission Européenne.

L'étude est pilotée par le Pr Denis Malvy, infectiologue responsable de l’unité des Maladies tropicales au CHU, et membre du Conseil scientifique Covid-19.

Son service avait accueilli fin janvier l'un des tout premiers cas de Covid-19 en France, un homme de 48 ans d'origine chinoise, rentré en Gironde après être notamment passé par Wuhan. Il avait pu sortir d'hôpital après 22 jours, après avoir été traité avec du remdesivir, un antiviral "prometteur", selon l'équipe médicale.

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