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Covid-19: le gérant d'un dojo girondin en grève de la faim pour sauver sa salle

Le gérant d’une salle d’arts martiaux de Bruges, près de Bordeaux, poursuit depuis 13 jours une grève de la faim pour sauver son établissement, au bord de l’asphyxie financière, et alerter sur "l’hécatombe" des associations sportives privées.

"On n’a plus d’argent, pas de quoi tenir jusqu’en septembre", a expliqué à l'AFP Jean-Michel Rey, gérant de la salle Dojo 114, où les mots "en grève de la faim" flottent sur un drap blanc au-dessus de la porte d’entrée.

Installé sur le tapis de sa salle de sport, cet ancien garde du corps de 59 ans, de forte carrure, n’a reçu aucune aide financière depuis la fermeture de son établissement il y a près d’un an à cause de l’épidémie de Covid-19.

"Il nous manque trois mois de loyer, c’est 6.000 euros, en espérant rouvrir en septembre 2021", précise M. Rey dont le club au loyer mensuel de 2.100 euros vit uniquement des cotisations des bénévoles.

"Si le Dojo s’éteint, on sera deux", prévient le gérant. L'homme, suivi par un médecin de l’association, assure avoir déjà perdu 12 kilos.

Ouverte en 2014, cette salle associative privée de 120 m2 accueille en temps normal quelque 250 adhérents autour de quatre disciplines - Karaté, Kung fu, MMA et Ju-jitsu - pour une cotisation annuelle allant de 300 et 450 euros en fonction du sport pratiqué.

"Tous les associatifs s’écroulent, c’est une hécatombe", s’alarme Jean-Michel Rey, qui dénonce "l’oubli" et "le manque" de considération des pouvoirs publics à l’égard des associations sportives. Le gérant a même écrit à l'Elysée.

La municipalité qui assure que l’association "n’a jamais fait appel à la mairie", va mobiliser le fonds de soutien aux associations alimenté par la commune, le département et la région, assure-t-elle.

"Nous allons l’aider à monter un dossier en urgence. D’une manière ou d’une autre, il aura son argent", a indiqué Gonzalo Chacon, adjoint aux sports et à la jeunesse, "on va l’aider à passer le cap".

Une première cagnotte, lancée par les adhérents, a récolté 4.000 euros. Pour Éric Brun, instructeur bénévole qui a lancé une deuxième campagne de dons, "nous sommes les victimes collatérales de cette situation. Des personnes ont besoin de venir ici".

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