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Covid-19: le gouvernement prône la "fermeté" et des "efforts" pour enrayer l'épidémie

Deux semaines après le reconfinement des Français, Jean Castex promet un point jeudi sur la deuxième vague de coronavirus. Alors que le nombre de malades ne cesse d'augmenter, le Premier ministre risque de doucher les espoirs d'un assouplissement des restrictions.

La conférence de presse du chef du gouvernement est prévue à 18h, après le rituel désormais hebdomadaire du conseil de défense, qui devrait rendre d'ultimes arbitrages dans la matinée.

Le président Emmanuel Macron avait donné rendez-vous aux commerçants mi-novembre afin d’évaluer une possible réouverture des magasins, mais le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, a fermé la porte mercredi à un changement "à ce stade", tout en disant "comprendre" la "détresse" des commerçants.

Cela fait quinze jours que sont contraints à la fermeture tous les commerces ne vendant pas de produits jugés essentiels pour la poursuite de l'activité économique, nécessaires pour le transport, le télétravail ou encore l'alimentation des Français.

Seule concession: la livraison et le retrait de commandes (le fameux "click&collect") restent permis pour l'ensemble des magasins, y compris ceux frappés de fermeture administrative, librairies, magasins d'habillement, de fleurs ou de jouets.

-Fermeté sur le confinement-

Plus qu'à un assouplissement, le gouvernement s'emploie à faire respecter le confinement davantage encore. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a ainsi réclamé à ses troupes un renforcement des contrôles.

Le locataire de la place Beauvau demande ainsi aux préfets "une particulière fermeté" pour faire respecter le confinement. Dans les agglomérations comme Paris, il leur est aussi demandé d'accorder une "attention spécifique" aux contrôles dans les parcs et jardins qui, contrairement au premier confinement, sont restés ouverts.

De son côté, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a appelé à ce que "toutes les activités qui sont télétravaillables" soient accomplies à distance.

"Je suis consciente qu'on est en train de demander aux employeurs comme aux salariés des efforts, sans doute au-delà de ce que chacun souhaiterait. Mais on est face à une épidémie très brutale. Réduire les déplacements, la présence en entreprise reste un des moyens les plus efficaces (...) pour casser la dynamique de l'épidémie", a-t-elle expliqué au Parisien.

-"La deuxième vague progresse toujours"-

Le contexte sanitaire demeure très préoccupant. "Le pic de l'épidémie est devant nous, la deuxième vague progresse toujours", avertissait lundi le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon, malgré un ralentissement de la progression de l'épidémie.

Un "frémissement" constaté notamment à travers le taux d'incidence, qui mesure les nouveaux cas durant les sept derniers jours sur une population de 100.000 habitants. Il a commencé à baisser au niveau national la semaine dernière et le taux de cas positifs sur le nombre total de tests est repassé sous les 20%.

Mais 329 malades du Covid-19 sont encore décédés à l'hôpital mercredi. Lundi, la France avait enregistré le bilan quotidien le plus élevé depuis le début de la 2e vague épidémique avec 551 morts en 24 heures en milieu hospitalier. Plus de 42.000 personnes sont déjà mortes du Covid-19 en France.

Dans les services de réanimation, la situation se tend de jour en jour. Mercredi, 351 nouveaux patients en 24 heures ont rejoint ces lits, soit un total de 4.789 patients, sur une capacité totale et toutes pathologies confondues déjà portée de 5.000 à 6.400 lits et qui devrait bientôt passer à 7.500.

-Risque pour les malades de cancers-

La tendance française reflète celles des voisins de l'Hexagone : le Royaume-Uni a passé mercredi la barre des 50.000 morts, l'Espagne celle des 40.000, et en Italie, on a diagnostiqué le millionième cas de coronavirus.

Signe du débordement des hôpitaux en France, nombre de CHU ont dû déprogrammer des opérations de chirurgie et, dans certains cas, reporter des consultations, au grand dam des professionnels de santé qui tirent la sonnette d'alarme.

Pour les personnes atteintes de cancer, avec le second confinement "tous les indicateurs passent au rouge", s'alarmait mardi la Ligue contre le cancer, pointant "des insuffisances de prises en charge" ce ces malades.

Dans les régions les plus touchées, des transferts de patients vers d'autres CHU s'organisent, témoignant là encore de la saturation des hôpitaux. Dans la région lyonnaise, plusieurs transferts ont eu lieu vers Paris. D'autres, en provenance de Savoie, ont été acheminés au CHU de Nantes et en Bretagne.

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