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Covid-19: le pic de la 2e vague sans doute franchi, vers une réouverture des commerces

Le pic épidémique de la 2e vague de Covid-19 a sans doute été franchi en France, mais si les commerces ont bon espoir d'ouvrir au 1er décembre, la page du confinement n'est pas encore tournée.

"Même si les indicateurs restent à des niveaux élevés, leur observation suggère que le pic épidémique de la seconde vague a été franchi", a souligné Santé publique France (SpF) dans un communiqué accompagnant son point épidémiologique hebdomadaire.

Durant la semaine du 9 au 15 novembre, tous les indicateurs sont à la baisse: les cas de contamination confirmés (182.783 contre 305.135 la semaine précédente), le taux de résultats positifs (16,2% contre 19,7%), les hospitalisations (17.390 contre 19.940), les admissions en réanimation (2.761 contre 3.037), et, dans une moindre mesure, les décès (3.756 contre 3.817 la précédente).

Sur les dernières 24h, le nombre de décès enregistrés à l'hôpital est de 386, tandis que le nombre de patients en réanimation a légèrement baissé pour le 4e jour consécutif.

- "sortie du tunnel" -

Mais "on a encore une circulation du virus importante", observe dans un entretien au Monde Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, qui guide les choix du gouvernement. Selon lui, le niveau des 5.000 contaminations comptabilisées par jour, fixé par Emmanuel Macron quand il a décrété le reconfinement, sera atteint "plutôt après Noël, voire début janvier".

Néanmoins, avec l'arrivée des vaccins, "je vois la sortie du tunnel", confie l'immunologue, dans une rare touche d'optimisme, alors que le bilan des décès quotidiens de patients atteints de Covid-19 reste élevé à l'hôpital, et que celui des Ehpad a brusquement grimpé depuis début novembre, de 11.651 à 14.530. Au total, 48.265 malades du Covid-19 sont morts en France depuis le début de l'épidémie.

Si "le confinement n'est pas terminé", comme l'a réaffirmé Olivier Véran jeudi, le gouvernement continue de travailler à sa version allégée, qui sera dévoilée par Emmanuel Macron lors d'une allocution mardi à 20h.

Les restrictions sanitaires de la 2e vague ont mis à mal la reprise économique et la santé mentale de la population française se dégrade selon les indicateurs de Santé publique France, qui a fait état d'une hausse de 10% à 21% des états dépressifs entre septembre et novembre.

- "Black Friday" reporté -

Parmi les principaux enjeux, avant Noël, la réouverture des commerces dits "non essentiels", envisageable "autour du 1er décembre", a annoncé le Premier ministre Jean Castex, en visite à Crozon (Finistère).

Dans cette optique, la grande distribution, le commerce et le commerce en ligne ont annoncé avoir accepté de décaler d'une semaine le "Black Friday", la gigantesque opération de promotion venue des Etats-Unis, du 27 novembre au 4 décembre, "sous réserve d'une réouverture des commerces d'ici là".

Reste à savoir si toutes les plateformes internet joueront le jeu et dans quelles conditions les boutiques pourront accueillir leurs clients.

D'autres questions doivent encore être tranchées. Après les commerces, les exploitants de salles de cinéma et de théâtres ont à leur tour demandé à rallumer les projecteurs en décembre, "un mois d'activité majeur".

"Mais si on ne peut pas faire de séance le soir, au moins autour de 20H00, on ne pourra pas rouvrir", a souligné auprès de l'AFP le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), Marc-Olivier Sebbag.

Signe de la prudence du gouvernement, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a prévenu qu'il était trop tôt pour dire si l'on pourra circuler en train à Noël, tout en promettant que les billets pris dès aujourd'hui seraient "échangeables et annulables sans frais jusqu'au dernier jour".

Le gouvernement doit également s'atteler à concevoir une campagne de vaccination, alors que les essais en cours font espérer son arrivée à partir de mi-décembre.

Autre défi pour l'exécutif, améliorer la stratégie de dépistage et d'isolement des personnes contaminées, après l'échec du triptyque "tester, tracer, isoler" à la sortie du premier confinement et lors du redémarrage de l'épidémie à la fin de l'été.

Selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, un isolement obligatoire des malades du Covid-19 est "une piste" qui doit faire l'objet d'un "débat démocratique". Mais "vous avez des gens, si vous leur dites: +vous avez une obligation de vous isoler+, ils ne se feront pas tester", a prévenu d'emblée le Premier ministre Jean Castex.

Une idée soumise vendredi soir aux chefs de partis et de groupes parlementaires reçus à Matignon, selon Gabriel Attal, qui a confirmé la mise en place avec eux d'un comité de liaison au moins "toutes les deux semaines" pour poursuivre la concertation.

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