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Covid: top départ pour la vaccination des adolescents

La vaccination est devenue accessible aux adolescents depuis mardi avec pour objectif de la part des autorités d'accroître l'immunité collective des Français pour faire face au Covid-19 et à la menace de nouveaux variants comme le Delta.

Les injections chez les 12-17 ans ont commencé mais à condition qu'ils soient volontaires, avec l'accord des deux parents et en présence de l'un d'entre eux.

Au Stade de France, Clémentine Cousin, 17 ans, fait partie des 135 vaccinés du jour. Elle est venue "le plus tôt possible" pour avoir, comme ses parents, sa deuxième dose avant les vacances et parce que ce "sera plus simple pour les soirées", avant lesquelles tout le monde "fait des tests à chaque fois".

Très motivée aussi, Lea Lévy, 14 ans, a séché les cours pour se faire vacciner au stade Vélodrome à Marseille, pour "protéger les membres de (sa) famille fragiles et pouvoir aller partout cet été", même si sa mère n'était initialement "pas vraiment pour".

Le ministère de la Santé a fait état d'un "engouement assez fort" dans cette tranche d'âge, dont le directeur général de la Santé, Jérome Salomon, souhaite qu'ils soient des "ambassadeurs de la vaccination".

A l'ouverture des rendez-vous, il y a eu 62.000 inscriptions de moins de 18 ans, "c'est une très bonne surprise, une adhésion plus forte que prévu", a confirmé mardi le patron du site Doctolib, Stanislas Niox-Chateau.

Les ados ont été privés de sorties pendant des mois, lors du deuxième confinement de l'automne-hiver puis des restrictions d'avril-mai, victimes aussi d'une présence réduite et par intermittence dans les collèges et lycées.

Si environ un tiers des Français ont souffert de troubles psychologiques à cause du Covid-19, ce sont 40% des parents qui ont noté des signes de détresse chez leurs enfants.

Le Comité national d'éthique (CNE) a toutefois émis un avis mitigé sur le sujet, en se demandant s'il y avait "urgence absolue à commencer la vaccination dès maintenant", plutôt qu'attendre la rentrée.

"Est-il éthique de faire porter aux mineurs la responsabilité, en termes de bénéfice collectif, du refus de la vaccination (ou de la difficulté d'y accéder) d'une partie de la population adulte ?", s'est aussi interrogé le CNE dans son avis.

- "Je suis plus rassuré" -

Sac de cours sur le dos, Majid Sidebe, 12 ans, a été informé par la principale de son collège de Marseille et juge "important de se faire vacciner pour que la France soit libre", même si, dans son groupe de copains, "on n'est pas beaucoup à vouloir le faire".

Au Stade de France, Shivan Lila Danji, 15 ans, a eu "des décès dans sa famille" et veut absolument "être immunisé" contre le Covid-19 qui lui fait "un peu peur" et "voyager tranquillement", y compris se rendre en Inde dont il est originaire. "Après le vaccin, je suis plus rassuré", confie-t-il, disant détester l'école à la maison: "on n'apprend rien, c'est chiant, je suis venu aussi pour ça".

Pour le moment, le seul vaccin injectable à cet âge est celui du laboratoire Pfizer-BioNTech, utilisé aussi aux Etats-Unis et en Israël.

Les adolescents développent habituellement des formes moins graves du Covid-19 mais ils ne sont pas à l'abri d'une infection et participent à la propagation du virus.

Grâce à l'extension de sa campagne vaccinale aux adolescents, le gouvernement français espère augmenter sensiblement le seuil d'immunité dans la population.

Evoquant une "journée importante dans l'histoire de notre politique vaccinale", le ministre de la Santé Olivier Véran a salué leur participation "à cette démarche d'immunité collective" pour "faire en sorte que notre pays sorte enfin la tête de cette pandémie".

Pour le moment, près de 60% des Français ont reçu au moins une dose de vaccin mais moins d'un quart (environ 23%) sont considérés comme complètement vaccinés.

Selon l'épidémiologiste Pascal Crépey, le seuil d'immunité collective qui permettrait de lever toutes les mesures de précaution (masque, gestes barrières et distanciation) est actuellement de 66%.

Mais avec le variant Delta (anciennement dit indien), beaucoup plus transmissible (+60% de viralité) et devenu dominant en Grande-Bretagne en quelques semaines, le seuil nécessaire augmenterait à 86%.

En France, ce variant ne représente pour le moment qu'"entre 2 et 4% des cas positifs" de Covid-19 dépistés, selon M. Véran.

Pour le contrecarrer en accélérant la vaccination, le ministère de la Santé a annoncé mardi réduire encore l'écart entre deux injections de vaccin à ARN messager à 21 jours, sachant qu'une seule dose de vaccin ne protège pas suffisamment.

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