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Dans un Ehpad de l'Aveyron, un vaccin anti-grippe très attendu

"Je vais piquer, c'est bon pour vous?", demande Camille Belo, infirmière dans l'Ehpad des Caselles à Bozouls (Aveyron). La campagne de vaccination contre le virus de la grippe, qui vient de débuter dans toute la France en pleine épidémie de Covid-19, était attendue par la grande majorité des 66 résidents de cet établissement.

Le ciel couvert et la pluie fine laissent dans l'obscurité la salle de réception de cet Ehpad, située non loin des monts de l'Aubrac, où les premiers vaccins viennent d'être livrés.

Selon le directeur de l'établissement, qui travaille ici depuis bientôt 30 ans, il y aura peu de réticents parmi les résidents. "Cette année, on n'a pas vraiment eu besoin de les convaincre", se réjouit Pierre Roux, précisant qu'ils avaient presque tous accepté de se faire vacciner. "Ce qui compte, c'est que 80 à 90% des résidents le soient".

Les autorités sanitaires souhaitent approcher les 75% de couverture pour la vaccination contre la grippe des personnes à risque, un objectif nettement supérieur au niveau atteint l'année dernière, à 47,8%.

L'ensemble du personnel de l'Ehpad des Caselles a déjà été vacciné, tient à rappeler M. Roux.

- "Je n'ai rien senti" -

Avant d'entrer dans l'infirmerie, Émilienne Doutart, 88 ans, demande à la direction d'augmenter la température du chauffage dans sa chambre. Cette résidente au caractère bien trempé, chignon blond attaché par des perles blanches, se fait vacciner chaque année.

"Je n'ai jamais eu la grippe, jamais de réaction désagréable", se souvient-elle.

L'infirmière Camille Belo, à la voix rassurante et dont on devine le sourire derrière son masque, prépare le vaccin qu'elle va lui inoculer.

"Je vais prendre votre veste. Je le fais dans l'épaule?", demande l'infirmière.

"Je préférerais, oui", lui répond la résidente.

"Je n'ai rien senti, comme d'habitude (...) Et si ça peut retarder l'autre virus, ce serait bien", espère-t-elle, avant de quitter l'infirmerie aux murs verts anis, les mains cramponnées à son déambulateur.

Alors qu'il risque d'y avoir cet hiver une co-circulation du virus grippal et du coronavirus, les autorités sanitaires espèrent éviter un afflux de patient atteints d'une forme grave de la grippe car le système de santé est déjà proche de la saturation.

- "Respirez, ca va aller" -

C'est au tour d’Étienne Fabre, 92 ans, de se faire vacciner. L'infirmière lui demande de retirer son gilet bleu et sa veste noire avant de l'installer.

"Je vais piquer, c'est bon pour vous ? Respirez bien, ça va aller", prévient Camille Belo. "On désinfecte et on peut baisser la chemise".

De retour dans la salle de réception, un résident lui demande s'il s'est fait vacciner. "Oui, je le fais chaque année, c'est important", souligne Étienne Fabre en rejoignant les autres avant le déjeuner.

A quelques tables, Raymonde Segond, 88 ans, explique qu'elle n'a jamais été vaccinée contre la grippe. "Moi, je ne le fais pas (...) Je ne sais pas pourquoi. Il doit y avoir des personnes plus fragiles que d'autres".

Le vaccin contre la grippe saisonnière est recommandé pour les plus de 65 ans, pour les personnes souffrant de pathologies chroniques et celles en obésité morbide, ainsi que les femmes enceintes, l'entourage des nourrissons et des personnes immunodéprimées.

La campagne de vaccination s'étend jusqu'à fin janvier 2021.

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