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De Bordeaux à Paris, nouvelle mobilisation pour le climat

"Il est encore temps." Des milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris, Lille, Marseille, Bordeaux ou Strasbourg au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, prolongeant la mobilisation de septembre ayant suivi la démission de Nicolas Hulot.

Quatre-vingts mobilisations étaient prévues en France. En début d'après-midi ils étaient près de 15.000 à manifester à Paris, 3.200 à Lille, 2.500 à Bordeaux et 1.850 à Strasbourg (selon la police) sous un soleil radieux, alors que Météo-France recense des records de chaleur pour un mois d'octobre en France, avec 9 à 10 degrés au dessus des normales saisonnières.

Il y a un mois, la démission de Nicolas Hulot du ministère de la Transition écologique avait poussé de simples citoyens à appeler à une manifestation qui s'est avérée d'une ampleur inédite. Associations et partis politiques ont depuis rejoint le mouvement, mais devaient se placer en fin de cortège ce samedi.

François de Rugy, qui a pris la succession de Nicolas Hulot au gouvernement, a salué dans un tweet "la mobilisation de chacun" qui "est une force pour agir !", sous le mot d'ordre #IlEstEncoreTemps #MarchePourLeClimat.

De la Place de l'Opéra à la République, à Paris, dans un rassemblement très coloré, avec fanfare et tambours, les banderoles "Changeons le système, pas le climat" et "Chaud devant" disputaient le pavé aux pancartes bleues de La France insoumise, très représentée dans le cortège. Leur chef de file Jean-Luc Mélenchon avait cette fois choisi la capitale après avoir défilé le 8 septembre à Marseille, où 500 personnes ont été recensées ce samedi.

"On n'est pas foutu, les pandas sont dans la rue", chantaient des manifestants en T-shirt rouge du WWF derrière leur mascotte, le panda géant.

Parmi les manifestants parisiens, Capucine et Aurélien, 35 ans, venus avec leur fille de 3 ans sur les épaules et un bébé de 3 semaines, emmailloté en écharpe. "On n'a pas l'habitude de manifester mais cette cause nous tient à coeur", expliquent-ils. En septembre ils avait dû renoncer à la manifestation, l'accouchement étant trop proche.

La première marche avait rassemblé, selon les organisateurs, 115.000 personnes en France, dont 50.000 à Paris (18.500 selon la préfecture de police).

- L'alerte du Giec -

A Bordeaux, les militants de tous âges, venus à pied, à vélo ou en tramway, se sont réunis en face de l'Hôtel de Ville, avant de défiler jusqu'à Darwin, un écosystème associatif sur la rive droite de la Garonne où des concerts gratuits devaient animer l'après-midi et la soirée.

Trois collégiens âgés de 13 à 15 ans, souriants et motivés, brandissaient sur une banderole l'appel "Aux arbres citoyens!"

A Strasbourg, la manifestation rassemblait beaucoup d'opposants au projet GCO de rocade autoroutière à l'ouest de la ville, dont les travaux viennent de débuter après des opérations de déboisement. A Paris, une pancarte protestait contre Europacity, projet de méga centre commercial et de loisirs sur des terres agricoles au nord de Paris.

A Lille, où on notait des délégations de la CGT, du Parti communiste, de L214 ou encore d'Attac, les slogans proclamaient "pas de Lille-plage toute l'année" ou encore "L'écologie, pas les lobbies".

A Paris, en plus de la marche, un "village des initiatives" était organisé samedi après-midi place la République, avec les climatologues Jean Jouzel et Valérie Masson-Delmotte, le chanteur Matthieu Chedid et Cyril Dion, réalisateur du documentaire "Demain".

Outre la France, des marches doivent avoir lieu à Genève, Luxembourg, Namur, Montréal et Montevideo. A l'initiative de l'association 350.org, au Japon ou encore en Australie, des copies du dernier rapport du Giec, paru en début de semaine, doivent être distribuées à des élus.

Dans ce rapport de 400 pages, les experts climat de l'Onu appellent le monde à engager des transformations "rapides" et "sans précédent", s'il veut limiter le réchauffement à 1,5°C. Si les Etats s'en tiennent à leurs engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pris dans le cadre de l'accord de Paris en 2015, ce sera +3°C à la fin du siècle, avec la menace d'un emballement climatique.

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