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Des agents du Samu portent plainte, menacés après le décès de Naomi Musenga

Des agents du Samu du Bas-Rhin ont porté plainte après avoir été menacés à la suite du décès de Naomi Musenga, dont l'appel au Samu avait été pris à la légère, a-t-on appris samedi de sources concordantes.

"Des agents du Samu ont porté plainte", a indiqué la direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), qui n'a pas souhaité donner plus de détails sur le nombre de plaintes et les motifs, invoquant des impératifs de confidentialité.

"Un agent, qui s'est fait agresser verbalement, a déposé plainte", a confirmé une source syndicale.

Six plaintes au total ont été déposées, a affirmé samedi soir le journal Les Dernières Nouvelles d'Alsace. Trois personnes du Samu 67 "ont eu des appels téléphoniques menaçants sur leurs téléphones privés" et trois auxiliaires de régulation médicale "sont la cible de dénonciations calomnieuses et de menaces de mort sur les réseaux sociaux" où leurs noms et leurs photos ont été diffusées par un anonyme, ont détaillé les DNA.

Sur France Bleu Alsace, Sylvain Poirel, délégué CGT, a indiqué que vendredi un agent "n'a pas pu rentrer chez elle par crainte de représailles d'individus présents sur le lieu de son domicile".

Depuis que l'enregistrement de l'appel de Naomi Musenga au Samu, dans lequel une opératrice se moque d'elle quelques heures avant sa mort le 29 décembre, a été rendu public mardi, la plateforme téléphonique du Samu du Bas-Rhin a reçu de nombreux appels menaçants.

Après plusieurs jours et des appels au calme de la famille de Naomi Musenga, "le nombre d'appels agressifs est en régression", a indiqué samedi l'hôpital. Néanmoins des mesures de sécurité particulières sont maintenues.

A Bayonne, un homme "fortement alcoolisé" a été interpellé jeudi pour 19 appels menaçants au Samu local, le mettant en cause dans le décès de la jeune Strasbourgeoise.

Une marche blanche sera organisée en mémoire de Naomi Musenga mercredi à 17H30 à Strasbourg. Un rassemblement à Paris, place de l'Opéra, est aussi prévu à la même heure.

"On appelle vraiment à la non-violence", a déclaré sur BFMTV Gloire Musenga, un des frères de Naomi.

"On ne peut pas leur en vouloir (aux opératrices du Samu et des pompiers, ndlr). Si elles ne l'ont pas aidée, c'est dû à des problèmes qui ont eu lieu dans leur structure. (...) Elles n'avaient rien contre (Naomi) personnellement", a également dit Martial Musenga, un autre frère, évoquant Naomi comme une personne "pleine de vie", "joyeuse".

L'avocat de l'opératrice du Samu concernée, Me Olivier Grimaldi, a affirmé sur BFM TV, que cette femme, un "agent confirmé", était "bouleversée" et envisageait d'arrêter ce métier.

La famille de Naomi Musenga a déposé vendredi une plainte pour "non-assistance à personne en danger" et "mise en danger de la vie d'autrui" contre les HUS et contre X.

Les HUS ont ouvert une enquête administrative, l'Inspection générale des affaires sociales a été saisie et le parquet de Strasbourg a ouvert mercredi une enquête préliminaire.

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