Écoduc de Groenendael: des embouteillages pour la bonne cause

On risque de ralentir encore un peu plus sur le ring de Bruxelles pendant quelques mois. De part et d'autre de l'autoroute, un chantier est en cours: la construction d'un pont qui ne concerne ni les voitures, ni les trains, ni même les piétons. Seuls les animaux circuleront sur ce corridor écologique qui relie deux parties de la forêt de Soignes. L'endroit n'a pas été choisi par hasard: c'est là que le plus grand nombre d'animaux tués a été recensé.

"On a constaté qu'à certains endroits, certaines sections de voiries sont utilisées plus fréquemment, comme ici. Dans cette zone, les chevreuils passent facilement, ou essayent de passer. Ils vont maintenant avoir l'écoduc", explique Patrick Huvenne, chef de cantonnement de l'agence Nature et Forêt.

L'édifice en béton de 60 mètres de long accueillera un écosystème qui leur permettra de traverser les 4 voies de circulation sans prendre aucun risque.

"Le pont sera recouvert avec la terre qui a été excavée auparavant, et les souches seront remises en place", ajoute Philippe Jadoul, chef de projet de l'entreprise de construction.

L'écoduc, dont la construction s'achèvera au printemps 2017, ne profitera pas seulement aux grands mammifères. Les plus petits comme les coléoptères, les batraciens et même les animaux volants (les papillons et certaines chauves-souris) en profiteront.

Ce pont pour la faune est le deuxième du genre autour de Bruxelles, en attendant un troisième au nord de la capitale. L'aménagement des écoducs, qui remonte déjà aux années 50 en France, tente de répondre au problème de morcellement des habitats.

À Groenendael, la bande de circulation créée pour le chantier servira aussi pour le futur élargissement du ring.