Accueil Actu

Ecoles et collèges vont rouvrir mais pas encore pour tout le monde

A partir de la semaine prochaine les écoles et collèges vont rouvrir. Ce qui ne veut pas dire, loin de là, que tous les élèves pourront y être accueillis puisque le protocole sanitaire hyper strict en vigueur n'est pas modifié.

A partir de mardi 2 juin, "toutes les écoles seront ouvertes et donc, toutes les communes qui n'ont pas encore ouvert leurs écoles ouvriront... au moins sur une partie de la semaine", a annoncé jeudi le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.

Tous les collèges rouvriront également. Mais en zone orange (Ile-de-France, Guyane et Mayotte), ils n'accueilleront prioritairement que les sixièmes et les cinquièmes, a-t-il précisé aux côtés du Premier ministre Edouard Philippe, qui présentait la deuxième étape du plan de déconfinement.

La réouverture des écoles est "une urgence sociale", a de nouveau martelé M. Blanquer.

Actuellement, plus de 80% des écoles ont été rouvertes. Mais elles n'accueillent que 22% des écoliers français.

En zone verte, 95% des collèges ont rouvert, avec 28% des collégiens de sixième et cinquième accueillis.

"Après cette amorce du mois de mai nous devons arriver à une amplification au mois de juin", a affirmé Jean-Michel Blanquer.

Celle-ci se fera "dans le respect du protocole sanitaire". Or celui-ci est particulièrement strict: il cumule une multitude de contraintes comme le respect d'une distance minimum d'un mètre entre élèves ou des effectifs limités à 15 enfants par classe en primaire.

"Les enseignants n'ont pas de baguette magique", réagit Francette Popineau, la secrétaire générale du Snuipp-FSU, le premier syndicat du primaire.

Jean-Michel Blanquer a assuré que toutes les familles qui le souhaitent devront pouvoir scolariser leurs enfants, au moins sur une partie de la semaine.

- "Mieux que rien" -

"Je crains qu'on ne puisse répondre aux préoccupations des familles, qui doivent retourner travailler et donc remettre leurs enfants à l'école", prévient Mme Popineau. "La plupart du temps, on va devoir leur dire que ce n'est pas possible car nous ne pouvons pas assouplir le protocole sanitaire".

Jean-Luc, père d'une fille de CE1 scolarisée à Paris, a appris jeudi qu'elle pourrait retourner à l'école deux jours par semaine à partir de la semaine prochaine. "C'est mieux que rien", juge ce cadre dont l'entreprise exige de nouveau la présence au bureau. "Mais je n'ai toujours pas de solution pour les trois autres jours de la semaine"...

A Paris, la demande des familles se fait "de plus en plus pressante", reconnaît Patrick Bloche, l'adjoint de la mairie en charge de l'éducation.

"On va pouvoir ouvrir des classes supplémentaires et accroître le nombre d'élèves, souvent inférieur à 15". Mais en raison du cadre contraint du protocole sanitaire et d'écoles souvent exiguës, "on ne pourra jamais aller au-delà de 40% d'enfants accueillis", dit-il.

Dans les collèges, la problématique est la même. "Les capacités maximum d'accueil vont être très vite atteintes", prévient Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN (syndicat des chefs d'établissement) et proviseur d'une cité scolaire à Vincennes.

Sans compter qu'il s'était par exemple organisé pour accueillir de nouveaux élèves en "croisant les demandes des familles et les publics prioritaires". "L'idée de devoir potentiellement faire revenir tout le monde change considérablement la donne", dit-il. "Je ne sais pas comment je vais faire".

Le ministre de l'Education semble miser sur le développement d'activités "sport, santé, civisme et culture (2S2C)" par les collectivités locales, pour permettre un accueil complémentaire des enfants en-dehors du cadre scolaire.

Pour le moment, seule une centaine de communes ont signé une convention pour leur mise en place, affirme Agnès Le Brun, porte-parole de l'Association des maires de France (AMF), en charge de l'éducation. "Il ne faut pas oublier qu'on est dans un entre-deux électoral et que les communes n'ont que très peu de temps pour mettre en place ce dispositif, qui va rester très aléatoire", pense-t-elle.

À lire aussi

Sélectionné pour vous