Accueil Actu

En France, l'épidémie se stabilise à un niveau élevé, prudence sur le cap du 15 mai

Face à une épidémie de Covid-19 qui a déjà fait 100.000 morts et dont les indicateurs se stabilisent à un niveau élevé, l'exécutif maintient l'objectif de rouvrir de rares activités à la mi-mai, sans faire de grandes promesses.

"Le président de la République avait indiqué que les réouvertures démarreraient autour de la mi-mai, et donc c'est autour de la mi-mai que pourront démarrer les réouvertures", a affirmé sur franceinfo le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, en rappelant qu'il s'agissait de rouvrir "certaines terrasses et certains lieux de culture".

De plus, les dates de réouverture des établissements scolaires (le 26 avril pour les maternelles/primaires et le 3 mai pour les collèges/lycées) "seront tenues", a-t-il ajouté, sans toutefois exclure que "certaines classes du collège" reviennent en demi-jauge, comme les lycéens.

Au-delà de ce cap de la mi-mai, le gouvernement, qui a déjà vu s'effondrer l'espoir d'un début de retour à la vie normale mi-avril, avance à pas prudents, au moment où plusieurs pays européens accélèrent leur réouverture (Danemark, Suisse, Royaume-Uni, Belgique).

Mais chez les restaurateurs, fermés depuis la fin octobre, comme tous les lieux culturels, la date du 15 mai "est dans la tête de tous les professionnels", prévient le président du principal syndicat de l'hôtellerie restauration (Umih) Roland Héguy. Pour lui, "un nouveau décalage de calendrier ne serait pas compris".

- Niveau stable mais élevé -

La crise sanitaire a provoqué des dégâts économiques et sociaux sans précédents. En un an, 360.000 emplois ont été détruits dans le secteur privé et l'Etat a dû débloquer des dizaines de milliards d'euros d'aides directes pour soutenir les entreprises, entre chômage partiel et fonds de solidarité.

Si la circulation du virus semble ne plus augmenter d'après les indicateurs épidémiologiques, ceux-ci "se maintenaient à un niveau très élevé" durant la semaine dernière, a mis en garde Santé publique France.

Vendredi, 5.914 personnes étaient dans les services de soins critiques (qui rassemblent réanimation, soins intensifs et surveillance continus), soit plus de 463 nouvelles entrées en 24 heures.

A noter toutefois que depuis lundi le nombre de malades Covid-19 accueillis dans ces services s'est stabilisé au-dessus de 5.900, loin du pic de la première vague en avril 2020 (7.000).

La tension hospitalière reste forte sur tout le territoire national avec 30.472 patients positifs au coronavirus actuellement hospitalisés (+2.044 en 24H), contre 30.668 la veille.

Du côté des décès, 309 personnes sont mortes ces dernières 24 heures, pour un total de 100.433 depuis le début de l'épidémie. La France a franchi jeudi la barre des 100.000 décès, rejoignant ainsi la Grande-Bretagne (127.000 morts) et l'Italie (115.000 morts).

"La troisième vague est loin d'être terminée", malgré "un certain nombre d'évolutions favorables", a commenté le Premier ministre Jean Castex lors d'un déplacement à Caen vendredi.

- Vers une 3e dose de vaccin ? -

"Il y a dix jours, (...) quand un malade arrivait, je ne savais pas où on allait le mettre. Cette semaine je suis un peu plus serein", explique le Dr Serge Carreira, chef du service de réanimation à l'hôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne, près de Paris.

La vaccination, elle, continue de progresser, dépassant les 400.000 injections quotidiennes, mais le taux de couverture vaccinale (22,8% de la population majeure avec une première dose, 8,1 % avec deux) est encore relativement bas.

"Aujourd'hui est un jour particulier pour la vaccination: c'est le premier jour où les Françaises et Français âgés de 60 ans et plus peuvent se faire vacciner" avec les vaccins Pfizer et Moderna, a souligné le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une visite d'un centre de vaccination à Manosque.

Il a noté que le gouvernement se préparait à l'hypothèse d'une troisième dose en cas notamment de nouvelles mutations du virus.

Pour le vaccin à ARN Pfizer/BioNTech, une troisième dose, en plus des deux prévues, sera "probablement" nécessaire, puis sans doute une injection chaque année, a affirmé le patron du géant pharmaceutique américain, Albert Bourla.

De son côté, la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher n'a pas exclu que l'Union européenne ne renouvelle pas ses contrats avec le vaccin d'AstraZeneca pour 2022, après des relations tendues entre Bruxelles et le laboratoire anglo-suédois à cause de livraisons non tenues et des questions autour des risques d'effets secondaires.

bur-arb-pr-abd/adm/rh/dlm

À lire aussi

Sélectionné pour vous