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En quête de touristes, Oman ouvre au public une réserve d'oryx

Désireux de se tailler une place de choix dans l'écotourisme, le sultanat d'Oman a décidé d'ouvrir au public un sanctuaire réservé à l'une des créatures les plus célèbres du désert: l'oryx blanc d'Arabie.

Un temps disparu à l'état sauvage et menacé d'extinction, cet animal de la famille des antilopes célèbre pour ses cornes élégantes, a fait l'objet durant des décennies d'un programme de reproduction dans une réserve clôturée et interdite au public à Oman.

Mais le mois dernier, les autorités de ce pays du Golfe ont ouvert pour la première fois le sanctuaire au public, dans le cadre d'une tentative plus large de stimuler le tourisme pour compenser la baisse des recettes pétrolières.

Encadrés par des gardes de la réserve en voitures tout-terrain, des visiteurs peuvent dorénavant s'aventurer dans les plaines sablonneuses de la réserve de Haima, dans le centre d'Oman, pour admirer des troupeaux d'oryx et d'autres espèces indigènes.

Pendant des années, l'objectif principal des autorités a été d'assurer la survie de l'oryx grâce à un programme de "reproduction et de multiplication", explique le porte-parole du sanctuaire, Hamed ben Mahmoud al-Harsousi.

Aujourd'hui, face à la multiplication réussie des oryx --d'une centaine il y a deux décennies, leur nombre est aujourd'hui de 750--, les autorités veulent élargir le rôle de la réserve.

"Il y a davantage d'intérêt pour le potentiel touristique afin de profiter du caractère unique de ces animaux rares", explique M. Harsousi à l'AFP.

- 'licorne arabe' -

Le destin de l'oryx d'Arabie, parfois appelé "licorne" arabe en raison de ses deux cornes effilées qui, de profil, n'ont l'air de n'en former qu'une, est celui d'une survie miraculeuse.

Chassé de manière prolifique, les oryx ont diminué à vue d'oeil au XXe siècle. Les dernier spécimens sauvages auraient été abattus à Oman par des braconniers présumés en 1972, selon l'Union internationale pour la protection de la nature (UICN) qui avait classé l'animal comme "une espèce en danger" entre 1986 et 2011. Après des réintroductions à Oman, en Arabie saoudite, en Jordanie et aux Emirats arabes notamment, l'espèce est toujours "vulnérable" selon ce classement.

L'oryx n'a survécu que grâce au programme de reproduction en captivité. Au début des années 1980, un lot de 10 individus a été relâché dans le sanctuaire de Haima.

Depuis lors, la régénération de l'oryx a été un processus souvent précaire. Le sanctuaire omanais s'étend sur 2.824 km2 de terrain varié entre plaines, pentes rocheuses et dunes sablonneuses.

Un paysage aussi accidenté que celui du destin de l'oryx.

En 2007, le sanctuaire était en effet devenu le premier site à être retiré de la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, après la décision d'Oman de réduire sa superficie de 90% pour un projet de prospection d'hydrocarbures.

- crainte des braconniers -

Les prix du pétrole ayant dégringolé ces dernières années, la faune sauvage est redevenue intéressante aux yeux du gouvernement.

Outre les 742 oryx, la réserve de Haima abrite d'autres espèces, souligne M. Harsousi.

"Au cours des trois dernières années, nous avons été en mesure d'augmenter le nombre de gazelles d'Arabie, connues sous le nom de gazelles des sables, de 300 à environ 850", précise-t-il.

Outre les animaux, le parc compte aussi douze espèces d'arbres différentes qui abritent de nombreux oiseaux.

Depuis quelques années, le sultanat d'Oman a entrepris de développer le tourisme, vantant ses stations balnéaires auprès des touristes fortunés et ses déserts sauvages à ceux cherchant davantage d'aventure.

Les responsables du sultanat ont déclaré à l'AFP qu'un plan majeur pour stimuler le tourisme serait annoncé d'ici quelques semaines.

Les employés de la réserve d'oryx espèrent qu'elle contribuera à renforcer l'attractivité du sultanat d'Oman pour les touristes.

Même si certains craignent qu'une ouverture plus larde ne provoque le retour le retour d'un vieil ennemi: les braconniers.

D'où l'attention particulière portée à la sécurité, selon l'un des gardes de la réserve Abdallah Ghassab Obaid.

"Trente gardes et une patrouille de police s'efforcent d'assurer la sécurité de la réserve et d'empêcher toute infiltration".

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