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Eruption meurtrière d'un volcan en Nouvelle-Zélande: ouverture d'une enquête criminelle

La police néo-zélandaise a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête criminelle visant à déterminer comment une éruption volcanique sur une île touristique a pu causer la mort de 14 personnes, selon un bilan toujours provisoire.

Le niveau de menace du volcan avait été augmenté la semaine dernière, ce qui soulève la question de savoir si les touristes auraient dû être autorisés à se rendre sur White Island, également appelée Whakaari, dans le nord de la Nouvelle-Zélande.

"Nous allons ouvrir une enquête criminelle sur les circonstances dans lesquelles des personnes sont décédées et ont été blessées sur White Island", a annoncé à la presse le sous-commissaire John Tims à Wellington.

Lundi, le niveau d'activité était de 2, ce qui correspond à des "troubles volcaniques modérés à élevés", a expliqué à la télévision néo-zélandaise (TVNZ) Paul Quinn, président de la compagnie White Island Tour, qui a perdu deux guides dans l'éruption.

La police a confirmé mardi que cinq personnes sont mortes et estimé que les huit portées disparues sont également considérées comme décédées.

Mardi soir, elle a annoncé qu'une sixième personne est décédée à l'hôpital d'Auckland.

Quelques heures auparavant, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern avait indiqué qu'aucun signe de vie n'avait été signalé après plusieurs survols de l'île.

- "Douleur insondable" -

"Ce matin, l'effort est mis sur la récupération (des corps) et sur le fait de s'assurer que la police peut faire ça en toute sécurité", a expliqué lors d'une conférence de presse Mme Ardern qui a fait part de sa "douleur insondable".

Parmi les disparus et blessés figurent des touristes d'Australie, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de Chine et de Malaisie, ainsi que des Néo-Zélandais qui les guidaient.

"Quarante-sept personnes étaient sur l'île" et 31 sont actuellement hospitalisées, a indiqué un porte-parole de la police, Bruce Bird.

L'éruption a dégagé un épais panache de fumée blanche dans le ciel sur plusieurs kilomètres.

Des images vidéo en direct ont montré un groupe d'une demi-douzaine de personnes marchant le long du cratère quelques secondes avant que les images deviennent noires.

Un "nombre considérable" de victimes de la catastrophe seraient australiennes, selon des responsables de Canberra.

Au moment de l'éruption, une trentaine de passagers du navire de croisière "Ovation of the Seas", parti la semaine dernière de Sydney (Australie), se trouvaient sur l'île.

Selon le Premier ministre australien Scott Morrison, 24 Australiens visitaient le volcan à ce moment-là. "Nous devons nous préparer à des nouvelles difficiles dans les jours à venir", selon lui.

Un diplomate britannique a indiqué que deux de ses concitoyens étaient soignés en Nouvelle-Zélande.

- Récent regain d'activité -

Michael Schade, un touriste qui a quitté l'île juste à temps, a filmé des touristes bloqués sur le rivage, attendant d'être évacués sous un ciel rempli de débris blancs. Un hélicoptère recouvert de cendres gisait endommagé, les pales tordues, à proximité.

L'Agence nationale de gestion des situations d'urgence a qualifié l'éruption de "modérée".

"Nous avons constaté une baisse régulière de l'activité depuis l'éruption. Il reste beaucoup d'incertitudes mais actuellement il n'y a aucun signe d'aggravation", a-t-elle fait savoir.

"L'éruption n'était pas complètement inattendue", car l'activité "était relativement élevée depuis septembre, et encore plus ces quinze derniers jours", explique Jessica Johnson, géophysicienne à l'université d'East Anglia.

Royal Caribbean, l'opérateur américain du "Ovation of the seas", a vendu l'excursion d'une journée sur White Island comme une "visite guidée inoubliable du volcan le plus actif de Nouvelle-Zélande", qui amène les audacieux tellement près du volcan qu'il faut s'équiper de casques et de masques à gaz.

White Island se situe à une cinquantaine de kilomètres des côtes de la Baie de l'Abondance (Bay of Plenty). 70% du volcan est immergé. C'est le plus actif de l'archipel néo-zélandais, selon l'agence gouvernementale GeoNet.

Environ 10.000 touristes s'y rendent chaque année. Le volcan a connu de fréquentes éruptions au cours des 50 dernières années, la plus récente remonte à 2016. Cette année-là, un conteneur de 2,4 tonnes avait été transporté par avion sur l'île afin de servir d'abri en cas d'éruption.

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