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Espagne: manifestations anti-gouvernement en voiture à l'appel de l'extrême-droite

Des centaines de véhicules ont défilé lundi à Madrid et dans d'autres villes espagnoles, pour réclamer la démission du gouvernement de gauche à l'appel de l'extrême-droite.

"Va-t-en Sanchez!" "Démission", pouvait-lire sur les pancartes brandies dans la manifestation de Madrid, organisée à l'occasion de la fête nationale espagnole par le parti d'extrême-droite Vox.

Des centaines de voitures et de deux-roues arborant le drapeau espagnol ont descendu à la mi-journée l'immense avenue de la Castellana, où se déroule habituellement le défilé militaire du 12 octobre, annulé cette année en raison de la pandémie de Covid-19.

Des défilés de véhicules ont également eu lieu à Valence (est), Malaga et Séville (sud) selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Sur la place de Colon, en plein centre de Madrid, de nombreux manifestants à pied, tous masqués, souvent en famille, ont rejoint les véhicules stationnés au milieu d'une marée de drapeaux rouge et jaune, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les manifestants critiquent en particulier la gestion de la pandémie par le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, alors que l'Espagne est l'un des pays européens les plus touchés et doit faire face à une importante deuxième vague de contagions.

La décision du gouvernement central de décréter l'état d'alerte -qui équivaut à un état d'urgence sanitaire- vendredi à Madrid pour faire respecter l'interdiction d'entrer et de sortir de la capitale afin de freiner le virus irritait particulièrement les manifestants.

"Le gouvernement abuse de son pouvoir et nous impose ses décisions avec un décret qui est contraire à la Constitution", a affirmé Joaquin, 62 ans, un fonctionnaire qui n'a pas souhaité donner son nom, comme de nombreux manifestants interrogés.

L'état d'alerte est entré en vigueur vendredi dans la capitale pour une durée de quinze jours.

Cette mesure d'exception a été prise après un dur bras-de-fer entre le gouvernement central de gauche, et la région de Madrid, dirigée par la droite, qui divergent sur les mesures à prendre pour contenir la forte hausse des cas dans la capitale.

En Espagne, pays très décentralisé, les régions détiennent les compétences en matière de santé publique.

Les Madrilènes et les habitants de huit autres communes de la région n'ont pas le droit de sortir de leurs villes mais peuvent en revanche se déplacer librement à l'intérieur, et ne sont pas enfermés chez eux.

L'Espagne a recensé officiellement quelque 850.000 cas et près de 33.000 morts depuis le début de la pandémie.

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