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Et soudain, la pluie est tombée : "bonheur" et feu fixé en Gironde

Son absence des semaines durant avait transformé le sol de la forêt des Lances en combustible pour incendie, mais la pluie est revenue dans la nuit de samedi à dimanche: un "bonheur" pour les locaux et un soulagement pour les pompiers en lutte sur le feu de "Landiras-2".

"Quel bonheur. La pluie ça fait quoi, dix ans qu'on ne l'avait pas vue ?", ironise, à l'heure du déjeuner, une bénévole du PC sécurité d'Hostens (Gironde), avant de se faire réprimander pour remplir plus rapidement des tasses de café.

Dans ce camping transformé en camp militaire, aux 1.500 couverts quotidiens servis à autant de pompiers venus de tous les coins de France et d'Europe pour lutter contre un incendie "hors norme", le sourire était de mise sur de nombreux visages dimanche.

Depuis les premières gouttes samedi vers 23H00, il est tombé "entre 10 et 30 mm" dans le secteur, selon Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers de Gironde, en première ligne contre cette reprise de feu qui a ravagé 7.400 hectares de pins depuis mardi.

Selon les pompiers, les dernières précipitations dans la zone remontaient à la fin du mois de juin. De nouvelles "rares averses" sont prévues pour les journées de mardi et mercredi, couplées à des températures en baisse, selon Météo-France.

"Ces conditions ont permis de constater que la situation était extrêmement favorable et nous permet d'ores et déjà d'annoncer que le feu est dorénavant fixé", a annoncé dans l'après-midi, le sous-préfet d'Arcachon, Ronan Leaustic.

- "Grand soulagement" -

Pour Dorothée Falières, une bénévole du PC d'Hostens qui habite une maison isolée en forêt, la pluie, "c'est un bonheur, et ça évite aussi les feux malveillants".

"Dès qu'il y a des sols humides, l'incendiaire n'est plus là", ajoute, à ses côtés, Jean-Louis Réglat, retraité et "petit exploitant forestier".

Mais pour les pompiers et les autorités, si stopper la progression du feu est un "grand soulagement, cela "ne veut pas dire que le feu est maîtrisé", tempère M. Mendousse, prévoyant "un gros dispositif sur le terrain pour encore plusieurs jours".

Dans les pinèdes calcinées dimanche, les pompiers, comme Eva Garon, 24 ans, s'attelaient à éteindre les fumerons, ces fumées émanant du sous-sol, où la température avoisine encore les 100°C dès un mètre de profondeur.

"Je ne les compte même plus", dit essoufflée Mme Garon, tirant de 07H00 à 19H00 une lance de 40 mètres reliée à un camions de 6.000 litres d'eau.

Un tâche éreintante mais "indispensable" pour éviter de nouveaux départs de feu.

La veille, avant les pluies, des dizaines de pompiers allemands et autrichiens, membres d'un contingent de près de 400 soldats du feu européens appelés en renfort, débitaient à coup de hache les souches encore brûlantes et arrachaient avec des pioches les fougères et plantes des parcelles voisines épargnées, pour éviter qu'un futur feu ne s'y propage.

Car pour éteindre complètement l'incendie, "il faudrait que la pluie tombe pendant plusieurs jours et semaines", estime le commandant Matthieu Jomain, des services départementaux d'incendie et de secours de Gironde.

Mais de l'aveu de tous les soldats du feu sur place, de telles pluies définitivement salvatrices n'arriveront "qu'à l'automne".

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