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Une reculade de Theresa May sur la chasse à courre au renard ravive les passions

Une apparente reculade de la Première ministre britannique sur la réintroduction de la chasse à courre au renard enflamme le débat entre chasseurs et défenseurs de la cause animale, alors que quelque 300 parties de chasse sont prévues mardi dans le pays, à l'occasion du Boxing Day (26 décembre).

Theresa May avait promis lors de sa campagne de soumettre au vote du Parlement une révision de l'interdiction de la chasse à courre aux renards mais aucun vote sur la question n'est prévu lors de la session parlementaire.

Des articles évoquant cette année l'abandon de cet engagement de campagne de Theresa May a rendu furieux les chasseurs.

Le Boxing Day ou lendemain de Noël est férié en Grande-Bretagne et des dizaines de milliers de chasseurs étaient attendus mardi dans le pays.

Dans le Sunday Times, le directeur général de l'association pro-chasse The Countryside alliance, qui revendique 100.000 membres, a prévenu que cet abandon pourrait rendre "mécontentes" des milliers de personnes.

"Le mouvement anti-chasse n'a rien à voir avec le bien-être des animaux, mais avec la haine des gens", s'est même insurgée la baronne Ann Mallalieu, présidente de cette association, évoquant une véritable "guerre des classes" dans les colonnes du Telegraph.

De son côté, le parti travailliste, à l'origine de l'interdiction de la chasse à courre aux renards prise par le gouvernement de Tony Blair en 2004, a redit son opposition à cette pratique "cruelle et barbare", selon les termes du chef du parti Jeremy Corbyn. "Le gouvernement doit exclure tout projet de vote sur un renversement de l'interdiction", a-t-il twitté.

La chasse à courre aux renards est interdite depuis l'entrée en vigueur de la loi en 2005 mais les chasseurs continuent de se rassembler, leurs meutes de chiens pistant l'odeur de l'animal répandue à l'aube. Face à eux, des centaines d'opposants à la chasse, les "Saboteurs", se mobilisent pour empêcher que les chasseurs s'en prennent à l'animal.

Dans l'édition du Times de mardi, une commentatrice a suggéré de chasser plutôt les renards qui prolifèrent dans les villes, estimant que les "renards des villes et non les renards des champs sont le problème aujourd'hui". Il est temps de les classer comme "nuisibles" et de "s'en débarrasser", a-t-elle avancé.

Selon des chercheurs des universités de Brighton et Reading, la population des renards décline en Angleterre mais augmente dans les villes, où vivent environ 150.000 d'entre eux, quatre fois plus qu'il y a vingt ans.

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