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Hongrie: ils créent une nouvelle espèce de poisson par accident… et elle pourrait rapporter gros!

Des scientifiques hongrois ont créé une espèce de poisson hybride sans le vouloir, rapporte CNN, qui cite le journal scientifique Genes. Les caractéristiques de celle-ci pourraient rendre cette nouvelle espèce très intéressante économiquement parlant pour la production de caviar.

Pour tenter de sauver l’Esturgeon du Danube de l’extinction, les scientifiques ont mené une recherche dans le but de provoquer chez des esturgeons en captivité une reproduction asexuée. Pour cela, ils ont utilisé du sperme de Spatulaire, une espèce déjà introduite dans le Danube. Le principe ici est d’utiliser le sperme traité d’une espèce pour stimuler les ovules de l’autre à se développer. Mais normalement, l’ADN du sperme ne se transmet pas à l’ovule dans cette pratique appelée la gynogenèse.

Même ordre

D’ailleurs, jusqu’à aujourd’hui, aucune hybridation des deux espèces en captivité n’avait fonctionné. Les deux appartiennent au même ordre, les Acipenseriformes. A titre de comparaison, l’ordre des humains est Primate, comme tous les singes, et celui des chevaux est Périssodactyle, comme l’âne ou le zèbre, avec qui une hybridation est possible, mais aussi le rhinocéros…

Le sturddlefish

Alors que le but ici n’était pas de créer une nouvelle espèce, c’est pourtant ce qui s’est produit. La nouvelle espèce, qui n’a pas encore de nom, est surnommée pour l’instant sturddlefish, un acronyme des noms anglais des deux espèces, Russian sturgeon et American paddlefish.

Deux hybrides différents

Deux types d’hybrides ont résulté de l’expérience : l’une est un tiers spatulaire pour deux tiers esturgeon, l’autre un cinquième spatulaire pour quatre cinquièmes esturgeon. Ils ressemblent tous plus à des esturgeons qu’à des spatulaires, même si un des hybrides présente un nez plus allongé typique du spatulaire.

Changement de régime alimentaire

Par contre, ils semblent avoir hérité du régime de ce dernier, fait de plancton et de micro-organismes. L’esturgeon, lui, se nourrit de crustacés ou de petits poissons. Cet accident pourrait ainsi devenir une véritable percée… économique. En effet, le fait que ces animaux se nourrissent de micro-organismes déjà présents dans l’eau signifie qu’ils n’ont pas besoin d’être nourris par l’homme avec des crustacés ou des petits poissons. Il en résulterait un caviar au moindre coût de production et à l’empreinte carbone réduite.

Les esturgeons hybrides issus d’autres croisements existent déjà et sont tous utilisés en aquaculture. Ils fournissent 20% du caviar mondial.

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