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Emmanuel Macron nomme Jean Castex Premier ministre: mais qui est-ce?

Emmanuel Macron a nommé Jean Castex au poste de Premier ministre, en remplacement d'Edouard Philippe, et l'a chargé de former un nouveau gouvernement, a annoncé vendredi l'Elysée. Ex-collaborateur de Nicolas Sarkozy, Jean Castex, 55 ans, maire LR de Prades, est depuis avril le délégué interministériel chargé du déconfinement.

Haut fonctionnaire chevronné et maire d'une petite ville, Jean Castex avait été désigné pour préparer le déconfinement de la France. Il est un proche de Nicolas Sarkozy âgé de 55 ans, "un haut fonctionnaire qui connaît parfaitement le monde de la santé et qui est redoutable d'efficacité", résumait le 2 avril le désormais ex-Premier ministre Edouard Philippe, à qui Jean Castex vient de succéder.

Compte tenu des circonstances exceptionnelles dans lesquelles se trouve notre pays, j'ai accepté

Jean Castex a dit mesurer "l'immensité de la tâche" qui l'attend à Matignon, dans un communiqué mis en ligne sur le site de la ville de Prades (Pyrénées-orientales) dont il est maire. "Le Président de la République m'a proposé de me nommer Premier ministre. Compte tenu des circonstances exceptionnelles dans lesquelles se trouve notre pays, j'ai accepté", a encore déclaré M. Castex. "Je mesure l'immensité de la tâche qui m'attend", a-t-il poursuivi, en assurant qu'il serait "puissamment aidé par l'expérience acquise" à la mairie de Prades (6.000 habitants), où il a été réélu avec près de 76% des voix dès le 1er tour le 15 mars dernier.

"Si l'ampleur de ces nouvelles fonctions ne me permettra plus d'exercer la charge de maire, je resterai membre du conseil municipal", a-t-il ajouté, précisant que son premier adjoint assurerait l'intérim le temps de son mandat à Matignon.

Un vrai couteau suisse

Jean Castex est un habitué des dossiers complexes qui peut s'appuyer sur une vie professionnelle et politique très largement orientée vers le secteur social et la santé. "C'est un vrai couteau suisse, il a des connexions un peu partout, il sait faire ce qu'il faut faire au bon endroit", assurait Franck Louvrier, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.

Peu connu du grand public, Jean Castex connaît notamment très bien le secteur hospitalier pour avoir été en 2005-2006 directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des soins au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale. Il devient ensuite directeur de cabinet de Xavier Bertrand à deux reprises, d'abord au ministère de la Santé (2006-2007) puis au Travail (2007-2008). "Le premier plan pandémie, c'est Jean Castex qui est dircab" à l'époque du virus H5N1, rappelle Xavier Bertrand, en soulignant que "l'OMS avait alors indiqué qu'on était un des pays le mieux préparés au monde""Le côté 'je vous mets en place un plan qui ne fonctionne pas sur le terrain' ce n'est vraiment pas le genre de la maison Castex", ajoute-t-il, en louant "les idées claires et le franc-parler" de cet "énarque rectifié élu local".

Rue de Grenelle, Jean Castex a aussi eu à gérer des dossiers délicats, notamment le service minimum dans les transports et la réforme des régimes spéciaux de retraite. Il laisse à l'époque chez ses interlocuteurs des centrales syndicales le souvenir d'un homme "disponible" et "avenant" même s'il "cache une certaine fermeté", avec "une excellente connaissance de ses dossiers", "quelqu'un avec qui on peut discuter". "Politiquement, je suis de droite et je l'assume parfaitement", soulignait alors ce membre de la cour des Comptes.

Membre des Républicains, il soutient la candidature de François Fillon pour la présidence de l'UMP lors du congrès d'automne 2012. Mais il sait aussi se ménager des appuis à La République en marche: son nom avait un temps circulé fin 2018 pour devenir ministre de l'Intérieur après le départ de Gérard Collomb. L'ex-socialiste Christophe Castaner avait finalement été préféré à Jean Castex, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy.

Il était jusqu'à sa nomination précédente délégué interministériel aux Jeux Olympiques de Paris-2024 et aux grands événements sportifs, et présidait également l'Agence nationale du sport.

Conseiller régional de Languedoc-Roussillon de 2010 à 2015, il est battu aux législatives de 2012 par la candidate PS Ségolène Neuville. Depuis 2008 maire de Prades, qui l'a très largement réélu en mars dernier (76%), ce père de quatre filles a conservé l'accent du sud et reste attaché à son Gers natal, où il n'avait pas renoncé à passer les week-ends lorsqu'il était à l'Elysée.

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