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L'UE n'offre qu'une protection superficielle des milieux marins

(Belga) L'action de l'Union européenne ne permet pas aux écosystèmes et habitats marins essentiels de se régénérer, affirme la Cour des comptes européenne dans un rapport publié jeudi.

Le cadre mis en place pour protéger le milieu marin est trop superficiel pour rétablir le bon état écologique des mers, et les fonds de l'UE financent rarement la conservation des espèces et des habitats marins, selon ce rapport qui balaie la période 2008-2020. Les auditeurs ont constaté qu'en pratique, les 3.000 zones marines protégées (ZMP) déjà définies ne constituaient qu'un faible rempart. Ce constat recoupe celui dressé récemment par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) qui établit que moins de 1% des ZMP européennes pouvaient être considérées comme des réserves marines offrant une protection totale, notent les auditeurs dans un communiqué. Pour que les ZMP soient efficaces, les espèces marines les plus vulnérables et leurs habitats devraient y être suffisamment représentés, la pêche devrait y être réglementée lorsque cela s'impose et une bonne gestion doit être pratiquée, ce qui est loin d'être le cas, disent-ils. Le rapport s'inquiète notamment de la surpêche persistante, en particulier en Méditerranée. La pêche y reste pratiquée à des niveaux plus de deux fois supérieurs aux niveaux durables. L'AEE a récemment indiqué que 6% seulement des stocks évalués en Méditerranée satisfaisaient aux critères du rendement maximal durable. La destination des financements européens est discutable. Seule une infime partie des fonds alloués par l'UE pour servir à protéger le milieu marin y est consacrée, selon les auditeurs. La dotation du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) avoisinait les six milliards d'euros pour la période 2014-2020, mais les auditeurs estiment que les quatre États membres où ils se sont rendus (l'Espagne, la France, l'Italie et le Portugal) n'en avaient utilisé que 6% environ pour des mesures directement liées à la conservation, auxquels s'ajoutaient 8% consacrés à des mesures dont l'incidence sur la conservation était moins directe. Sur ces fonds, ils avaient utilisé moins de deux millions d'euros (soit 0,2%) pour limiter l'incidence de la pêche sur le milieu marin. Les auditeurs ont par ailleurs pu constater de bons exemples de projets financés par les programmes LIFE et Interreg de l'Union. (Belga)

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