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La LPO s'opposera à la chasse à l'oie cendrée en février

La Ligue de protection des oiseaux (LPO) s'opposera à la prolongation de la chasse à l'oie cendrée en février, a averti vendredi son président Allain Bougrain-Dubourg, après des promesses d'Emmanuel Macron aux chasseurs en ce sens.

Jeudi, le chef de l’État a reçu le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen. M. Macron "a pris l’engagement que la chasse de l’oie cendrée soit possible du 1er au 28 février 2019, dans le cadre d’une dérogation de régulation", selon un communiqué de la fédération. Les chasseurs font valoir que de telles dérogations existent en Belgique et aux Pays-Bas, où les oies provoquent des dégâts.

"Les bras m'en tombent", a réagi Allain Bougrain-Dubourg auprès de l'AFP.

La date officielle de fin de chasse aux oies sauvages est fixée au 31 janvier, conformément à une directive européenne de protection des oiseaux migrateurs pour respecter leur période de reproduction.

En janvier 2017, l'ex-ministre de l’Écologie Ségolène Royal avait ordonné à la police de la chasse de ne pas verbaliser les chasseurs tirant sur les oies cendrées jusqu'au 12 février. Le Conseil d’État, saisi par la LPO, avait aussitôt fait annuler ces instructions.

Les chasseurs avaient demandé une nouvelle dérogation pour cette année auprès du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, qui leur a été refusée.

"On n'en restera pas là, nous allons alerter la Commission européenne" et "dès qu'il y aura une décision en provenance de la présidence de la République, on se retournera une nouvelle fois vers le Conseil d’État", a averti Allain Bougrain-Dubourg.

Selon la Fédération des chasseurs, Emmanuel Macron a aussi "donné son feu vert pour ouvrir le chantier de la réforme du permis de chasser (national) à 200 euros" au lieu de 400 euros et "a réaffirmé son soutien aux chasses traditionnelles et à l’ensemble des modes de chasse, dont la vénerie fait partie". La chasse à courre est pratiquée par quelque milliers de personnes en France.

Emmanuel Macron a accepté de réfléchir à une évolution du permis national de chasse, mais aucun montant n'a été évoqué, a précisé l’Élysée. Sur les différents thèmes évoqués, "le gouvernement et la fédération national des chasseurs se sont donnés un calendrier commun de travail pour aboutir en juin", selon la même source.

Brigitte Bardot, via sa fondation pour les animaux, a de son côté critiqué la "mollesse" de Nicolas Hulot, lui reprochant de "courtiser M. Macron et ses chasseurs". Selon un sondage Ifop pour cette fondation réalisé en décembre, 84% des sondés sont contre la chasse à courre.

Emmanuel Macron s'était dit favorable à la réouverture des chasses présidentielles, remplacées en 2010 par des "battues de régulation" et était allé saluer des chasseurs à la mi-décembre, lors d'un week-end près du château de Chambord.

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