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La rémunération des PDG du CAC 40 encore trop faiblement indexée sur le climat

La rémunération des PDG du CAC 40 reste encore trop faiblement indexée - à hauteur de moins de 10% - sur des objectifs non financiers, notamment climatiques, affirme l'ONG Oxfam dans une étude publiée mardi.

Et, quand ces objectifs existent, ils ne sont pas assez spécifiques, assure Oxfam dans cette étude qui passe au crible, en s'appuyant sur la méthodologie développée par le cabinet de conseil Proxinvest, la structure de la rémunération (fixe, variable, stocks options, bonus, etc.) des PDG du CAC 40 en 2019.

Alors qu'un patron de l'indice vedette de la Bourse de Paris a gagné cette année-là en moyenne 5,5 millions d'euros, "plus de 67% de cette rémunération était basée sur l’atteinte d'objectifs financiers à court-terme. A contrario, seulement 9% de cette rémunération était lié à un objectif non financier de long terme", selon l'ONG.

Encore que ce critère soit souvent trop vague: il n'est mesurable que dans seulement 5% des rémunérations passées au crible.

La part des objectifs financiers est la plus élevée chez Dassault Systèmes (93%), Sanofi (84%) et Teleperformance (78%).

Or, pour Oxfam, cette disproportion conduit à "un désalignement des intérêts des PDG avec la responsabilité qui leur est confiée: il leur est demandé de conduire une stratégie à long terme, mais ils sont essentiellement rémunérés sur la base d'indicateurs de court terme".

Si treize entreprises du CAC 40 font figure de bons élèves en indexant une partie de la rémunération de leur PDG à un objectif climatique dédié (comme la réduction des émissions de CO2), ces objectifs représentent en moyenne à peine plus de 3,5 % de leur rémunération.

Il s'agit d'Alstom, BNP Paribas, Capgemini, Carrefour, Danone, Hermès, Stellantis, Saint-Gobain, Schneider Electric, Société Générale, Total, Veolia et Vinci.

Dans le cas de Total, à peine 2% de la rémunération de son PDG est associée à des objectifs de réduction des émissions de CO2, affirme Oxfam.

"Notre étude met en lumière un énorme problème systémique qui nécessite une régulation publique. Malgré des discussions ouvertes lors de la loi Pacte en 2018, il n’existe aucun encadrement des critères de rémunération des dirigeants de grandes entreprises, faute de volonté politique", a commenté Quentin Parrinello, responsable de plaidoyer d'Oxfam France, cité dans le communiqué.

Il plaide pour que les critères financiers ne représentent pas plus de la moitié de la rémunération totale, au moment où une "directive européenne sur la gouvernance durable des entreprises" doit être discutée dans les prochains mois au Parlement européen.

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