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La SPA cherche un nouveau maître

Secouée par des guerres intestines, la SPA va devoir trouver lundi un nouveau président pour remplacer la journaliste et productrice de télévision Natacha Harry, qui a claqué la porte de l'association.

Natacha Harry, qui présidait bénévolement la Société Protectrice des Animaux depuis 2013, a annoncé mi-juin qu'elle remettrait sa démission lors du conseil d'administration du 16 juillet "pour protéger l'association des violentes attaques dont (elle) fait l'objet".

"Une poignée de personnes mènent depuis quelques semaines une campagne insensée à mon encontre qui est de nature à fragiliser la SPA. Il est responsable, je crois, de me mettre en retrait de cette maison où je me suis investie bénévolement depuis 2013", expliquait-elle dans un interview au JDD.

Cette démission surprise est intervenue après les licenciements cette année par le conseil d'administration de plusieurs responsables - notamment des directeurs général, administratif et financier. Le tout dans un climat tendu alimenté par des accusations de toutes parts.

Ces licenciements, décidés "à l’unanimité du conseil d’administration", étaient justifiés, selon Mme Harry, par "des attitudes incompatibles (de ces responsables) avec leurs fonctions et l'éthique de la SPA". Ils "ont fait preuve d'un intolérable irrespect envers des donateurs, des salariés, des bénévoles et moi-même".

Des accusations "diffamatoires", selon l’ex-directeur général, Joël Pain. En mars, il avait assuré payer par son licenciement les doutes qu'il aurait "émis sur le bien-fondé de dépenses de communication payées depuis 2014" et sur le "caractère irrationnel et coûteux de certains investissements".

"Le travail continue, la nouvelle élection permettra de poursuivre l'action mise en place par Natacha Harry depuis 2013", s'est bornée à déclarer à l'AFP la SPA. L'association a recueilli 42.390 animaux en 2017.

Natacha Harry avait été réélue en 2016 pour 3 ans. Sa liste avait alors remporté 6 sièges sur les 9 du conseil d’administration, les 3 autres se répartissant entre deux listes concurrentes, "Action Animaux" et "Bénévoles pour faire évoluer la cause animale et la SPA".

- 20.000 adhérents -

Le nouveau président sera choisi en son sein par le conseil d’administration, qui reste majoritairement composé de personnes élues en 2016. Le nouvel élu officiera jusqu'en juin 2019, date des prochaines élections générales de l'association dont les 20.000 adhérents désigneront la nouvelle équipe.

Dix jours avant la démission de Natacha Harry, un colonel de gendarmerie, Jacques-Charles Fombonne, commandant du Centre national de formation de la police judiciaire (CNFPJ) et ancien magistrat, a rejoint le conseil en remplacement d'un administrateur démissionnaire. Un profil qui pourrait en faire un candidat sérieux.

La SPA n'en est pas à sa première crise.

L'association avait été fortement critiquée par la Cour des comptes en 2002, puis en 2009 elle avait été placée sous administration judiciaire pendant plus de trois ans (novembre 2009-juin 2013).

En mars 2017, la Cour des comptes avait jugé le contrôle interne des dépenses encore insuffisant, estimant toutefois "l'emploi des fonds collectés globalement conforme aux objectifs poursuivis par l'appel à la générosité publique". La Cour regrettait aussi qu'un nécessaire plan de rénovation des refuges n'ait pas été lancé, ce qui a été fait depuis.

Première association de protection animale en France, la SPA, créée en 1845, compte 63 refuges et maisons SPA ainsi que 12 dispensaires. 650 salariés et 4.000 bénévoles y défendent la cause animale.

Les ressources de l'année 2017 se sont élevées à 62,7 millions d'euros, dont 75 % issus de la générosité du public, selon l'association.

Outre l'accueil des animaux abandonnés, plus de 110.0000 ont été soignés et 38.400 adoptés via l'association.

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