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Le bonhomme d'hiver de Zurich chasse les mauvais jours depuis le coeur des montagnes suisses

Les fêtes de printemps de Zurich, durant lesquelles un immense bonhomme de neige explose dans un fracas de feux d'artifices pour chasser l'hiver, se sont déroulées lundi pour la première fois en dehors de la ville.

Avec les restrictions sanitaires, l'explosion du bonhomme d'hiver, annulée l'an passé lors du premier semi-confinement en Suisse, a été organisée dans le canton d'Uri, au cœur des montagnes, à une centaine de kilomètres au sud de la ville.

A défaut de pouvoir être brûlé à Zurich, ce bonhomme appelé le "Böögg", un nom qui évoque les monstres maléfiques de l'hiver, a été installé sur le pont du diable, célèbre passage encastré entre les montagnes qui mène vers le col du Saint-Gothard.

Ce gigantesque épouvantail, en forme de bonhomme de neige, est habituellement placé au sommet d'un bûcher en plein centre ville de Zurich, face à l'Opéra. Tout en paille, sa tête est chargée de feux d'artifice.

En lieu et place de son habituel balai, il portait une fourche du diable, en clin d’œil au pont depuis lequel il est chargé cette année de chasser l'hiver.

Exposé au froid et au vent, le bonhomme d'hiver a cette année explosé au bout de 12 minutes et 57 secondes, ouvrant un débat sur le plateau improvisé au pied des montagnes de TeleZuri, une des chaînes locales chargées de retransmettre l'événement.

"Je pense que ce sera un bel été", a tranché un des invités.

La vitesse à laquelle il brûle, entre le moment où le bûcher est allumé et le moment où sa tête explose, est censée prédire la beauté de l'été. Le bûcher est toujours allumé à 18H00 précise, heure locale.

En 2003, une année de canicule, sa tête avait explosé en un temps record de 5 minutes et 42 secondes.

L'explosion du bonhomme d'hiver est le clou du spectacle des fêtes du printemps à Zurich, appelée journée du Sechseläuten, marquée habituellement par des défilés de cavaliers en costume, cortèges d'enfants déguisés et fanfares.

La tradition remonte au XVIe siècle, lorsque le conseil représentant les différentes corporations de la ville décida de repousser d'une heure la fin de la journée de travail pour profiter de la lumière naturelle.

Le nom de cette fête du Sechseläuten fait référence au tintement des cloches qui marquaient la fin de la journée de travail, à 18H00 à partir du printemps, raconte le site Zurich Tourismus, chargé de la promotion de la ville.

La coutume du Böögg, un bonhomme brûlé lors d'autres fêtes d'équinoxe à travers la ville, s'est ensuite greffée à cette grande fête du printemps pour en devenir le personnage principal à la fin du XIXème siècle.

En 1799, les gorges de Schöllenen, où se trouve le pont du diable, près d'Andermatt, avaient été le théâtre d'affrontements entre les troupes de Napoléon et les armées russes.

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