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L'Espagne va se rouvrir au tourisme, le coronavirus déferle sur l'Amérique latine

Particulièrement touchée par la pandémie, l'Espagne a annoncé samedi sa réouverture cet été aux touristes étrangers et la reprise de son championnat de foot, nouveaux signes d'une volonté de retour à la normale en Europe alors que l'épicentre de la maladie s'est déplacé vers l'Amérique latine.

L'Europe, où plus de deux millions de cas se sont déclarés et plus de 173.000 personnes sont mortes, a poursuivi son lent retour à la normale, multipliant les précautions par crainte d'une résurgence.

"Le plus dur est passé", a assuré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, "nous avons surmonté la grande vague de la pandémie" qui a fait plus de 28.000 morts dans le pays.

Madrid et Barcelone - les deux principaux foyers de contagion en Espagne - vont pouvoir entamer à leur tour le déconfinement. Le championnat de football et ses stars mondiales va reprendre dans la semaine du 8 juin, a indiqué le Premier ministre.

Surtout, il a annoncé que les touristes étrangers pourraient revenir en juillet, une annonce cruciale pour la deuxième destination touristique au monde.

Autre pays touristique, l'Italie rouvrira ses frontières le 3 juin et dans l'intervalle rouvre progressivement ses sites historiques ou culturels.

Dans la région de Rome, les plages ont été rouvertes et ils étaient des centaines, samedi matin, à profiter du soleil à Fregene, sur la côte du Latium.

"J'avais tellement hâte, la mer m'a tellement manqué... Respirer un peu d'iode, mettre les pieds dans le sable, dans l'eau, manger un petit plat de spaghetti! Ça me suffit", sourit Arianna Tucci, habitante de Rome.

Egalement très dépendante du tourisme, Chypre rouvrira ses aéroports aux vols commerciaux en provenance d'une vingtaine de pays à partir du 9 juin.

Là aussi, les plages ont été rouvertes. "Les gens sont bien, l'eau est bonne, la météo est bonne, tout va bien", déclare à l'AFP Georgios, un jeune entraîneur sportif à Larnaca. "On est là, on passe du bon temps (...) on prend nos précautions."

A l'inverse, Londres a imposé une quarantaine de 14 jours aux voyageurs arrivant de l'étranger, y compris ceux venant de France, conduisant Paris à menacer d'une "mesure de réciprocité".

En France, cinquième pays du monde en nombre de morts (28.289), les cérémonies religieuses ont repris ce samedi, avec les précautions d'usage. La baisse du nombre de malades s'est poursuivie dans le pays.

En Allemagne, comme en Espagne, des milliers de personnes ont manifesté une nouvelle fois samedi contre les mesures de confinement obligatoires, qu'elles estiment trop strictes et attentatoires aux libertés.

- "isolement social obligatoire" -

Pour l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'Amérique du Sud est désormais "un nouvel épicentre" de la pandémie. L'OMS a pointé vendredi du doigt l'augmentation du nombre de cas "dans de nombreux pays sud-américains", particulièrement au Brésil, pays "clairement le plus affecté à ce stade".

Pour la troisième fois en quatre jours, le ministère brésilien de la Santé a annoncé vendredi un bilan quotidien de décès supérieur à mille morts.

Le Brésil a enregistré au total 21.048 décès, ce qui le place en sixième position au niveau mondial. Avec un total de 330.890 contaminations dont 20.803 au cours des 24 dernières heures, il a désormais remplacé la Russie (326.488 cas) en deuxième position du bilan du nombre de cas recensés.

Le Pérou, pourtant premier pays d'Amérique latine à avoir décrété des restrictions, peine également à endiguer la progression du virus qui a continué de se propager notamment dans les marchés alimentaires et les banques restées ouvertes, à la faveur d'un système de santé fragile, d'une économie informelle et d'une pauvreté endémique.

Le président péruvien Martin Vizcarra a prolongé vendredi jusqu'au 30 juin le confinement en vigueur depuis le 16 mars et "l'isolement social obligatoire".

Le pays déplore plus de 3.100 morts et plus de 110.000 cas de contamination depuis le 6 mars.

Avec des chiffres sans doute très sous-évalués, la pandémie a officiellement touché plus de 5,2 millions de personnes dans le monde. Elle a fait au moins 339.758 morts depuis son apparition en décembre en Chine, d'après un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles samedi à 16H50 GMT.

- "réussite stratégique majeure" -

Aux Etats-Unis, pays dénombrant le plus de cas (plus de 1,6 million) et le plus de décès au monde (au moins 96.479 morts), les drapeaux ont été mis en berne jusqu'à dimanche pour honorer les victimes.

Malgré ces bilans élevés, les 50 Etats américains ont entamé un déconfinement partiel et progressif. Dans l'Etat de New York, particulièrement touché, le nombre de morts est tombé samedi à 84 au cours des dernières 24 heures, soit le bilan le plus bas depuis le 24 mars.

Pour souligner son désir de voir les choses revenir à la normale le plus vite possible, le président Donald Trump est allé jouer au golf samedi, pour la première fois depuis le 8 mars, dans son club de Virginie, près de Washington.

En Indonésie, plus grand pays musulman du monde, les autorités ont interdit les traditionnels déplacements à travers le pays pour l'Aïd el Fitr, qui marque la fin du ramadan, et de nombreux habitants se tournent vers les passeurs et les faux certificats pour rejoindre néanmoins leurs proches.

En Aghanistan, où le nombre de cas est en hausse, de strictes mesures de confinement ont également été décrétées pour l'Aïd, surtout dans la capitale Kaboul, épicentre de la maladie dans le pays.

Berceau de l'épidémie, apparue dans la ville de Wuhan (centre), la Chine a annoncé samedi n'avoir recensé aucune nouvelle contamination pour la première fois depuis janvier, moins de 24 heures après s'être félicité d'"une réussite stratégique majeure" dans sa "réponse au Covid-19" à l'ouverture de la session plénière de l'Assemblée nationale populaire (ANP), grand-messe annuelle du pouvoir communiste.

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