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Le TMT, un télescope géant pour remonter aux débuts de l'Univers

Le TMT, dont le chantier à Hawaï est bloqué depuis plus de deux mois par des opposants au projet, sera le plus grand télescope optique de l'hémisphère nord et doit notamment permettre aux astronomes de découvrir des exoplanètes et de remonter aux premières heures de l'univers.

TMT, c'est l'abréviation de "Thirty Meter Telescope", en référence au diamètre de son miroir (30 mètres), trois fois supérieur à celui des plus grands télescopes optiques actuellement en service.

Une surface telle qu'elle ne peut être constituée d'un seul tenant: elle sera composée d'une mosaïque de 492 "segments" soigneusement ajustés, d'une surface totale de 655 m2.

Le TMT aura à terme une résolution d'image douze fois plus fine que celle du célèbre télescope spatial Hubble, avec un spectre d'observation allant de l'ultraviolet jusqu'aux infra-rouges moyens.

"Le TMT sera capable pour la première fois d'obtenir des images d'exoplanètes similaires à la Terre et orbitant autour d'autres étoiles, d'étudier la composition de leur atmosphère", explique à l'AFP l'astronome français Christophe Dumas, responsable du projet.

Le télescope servira aussi à "étudier l'univers alors qu'il n'avait que quelques centaines de millions d'années et commençait à peine à laisser circuler la lumière librement", poursuit M. Dumas.

Selon la théorie communément admise, l'univers tel qu'on le connaît aujourd'hui s'est créé il y a 13,8 milliards d'années au moment du Big Bang.

"Le TMT pourrait étudier les premières étoiles et premières galaxies, apporter des éléments fondamentaux dans l'étude de la matière noire" ou encore regarder "les trous noirs gigantesques au centre des galaxies lointaines, avec une précision qui n'est aujourd'hui possible que pour notre propre galaxie", assure-t-il.

Le TMT est un partenariat international entre des universités californiennes, le Canada, le Japon, l'Inde et la Chine. Le gouvernement fédéral américain est aussi sur les rangs pour participer au financement via sa Fondation nationale pour les sciences.

Comme c'est l'usage, "les partenaires auront accès à un pourcentage du temps d'observation proportionnel à leur contribution au budget de construction du TMT", explique Christophe Dumas.

D'un coût estimé à 1,4 milliard de dollars, le TMT doit être opérationnel en 2027.

Dans l'hémisphère sud, un regroupement européen est actuellement en train de construire dans le désert du Chili un télescope de 39 m de diamètre, l'ELT ("extremely large telescope" ou "télescope géant européen"), qui doit être achevé en 2025.

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