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Les étudiants passent leurs examens en présentiel, avec la crainte du Covid

Les étudiants ont commencé cette semaine leurs examens en présentiel "avec beaucoup de stress lié au Covid", les universités tentant de rassurer en proposant des sessions de substitution à ceux qui ne pourront pas se présenter aux partiels.

Cette session d'examens, qui concerne 1,7 million d'étudiants, doit s'étaler jusqu'à la fin de la semaine prochaine.

"La doctrine est très simple, c'est un maximum d'examens en présentiel, la règle c'est du présentiel et ensuite évidemment il y a adaptations pédagogiques, en fonction des établissements, en fonction des circonstances", a rappelé vendredi sur Europe 1 la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal.

Pourtant, de nombreuses pétitions ont vu le jour ces dernières semaines, demandant que les examens soient reportés ou organisés à distance.

C'est le cas à Aix-Marseille Université où une pétition a été mise en ligne par des étudiants pour que cet établissement passe les examens en distanciel. "Des contaminations vont avoir lieu durant ces examens", affirme le texte.

Face à l'importante vague de contaminations actuelle, la pétition pointe les conséquences possibles de la décision du ministère: "Il y a ceux qui vont être au courant (qu'ils sont positifs au Covid-19) et qui donc ne vont pas se présenter aux examens, mais aussi ceux qui ne vont pas être au courant et qui vont se présenter aux examens".

"La plupart de mes proches sont positifs au Covid et je risque de l'attraper aussi, je ne veux pas aller au rattrapage en juin alors que je révise à fond", témoigne l'une des signataires. "Je souhaiterais avoir mes chances et pareillement pour ceux qui sont dans le même cas que moi, il serait préférable de passer les examens en distanciel".

Certains craignent aussi que des étudiants se sachant positifs se rendent tout de même aux examens par peur de perdre leurs bourses ou de rater leur année.

- "Deux masques l'un sur l'autre" -

Pour éviter que les salles d'examens ne se transforment en cluster géant, les présidents d'université ont tenté de rassurer les élèves avant le démarrage des partiels.

"La crainte est que des étudiants positifs au Covid viennent tout de même passer leurs examens par peur d'être pénalisés et de ne pas valider cette session. C'est pour cela que, dès le week-end dernier, nous leur avons envoyé des messages pour leur certifier que des sessions de substitution sont déjà programmées en février pour ceux qui n'auront pu se rendre dans les amphis", explique à l'AFP Mathias Bernard, président de l'université de Clermont-Ferrand.

Même façon de procéder pour François Germinet, président de Cergy-Université. "L'idée est vraiment que les étudiants puissent valider leur semestre sans attendre le rattrapage de juin", dit-il.

"On a demandé aux établissements de mettre en place ces sessions de substitution dans les deux semaines à deux mois qui suivent la date initialement prévue pour l'examen", a souligné vendredi Mme Vidal.

"Cette session de substitution n'est pas simple à mettre en œuvre, car ça fait deux fois plus de travail avec deux sujets différents, deux corrections dans chaque matière, mais c'est le prix à payer pour pouvoir dire aux étudiants positifs de ne pas venir aux examens", estime M. Germinet, également président de la commission formation et insertion professionnelle à la Conférence des présidents d'université (CPU).

Interrogée par l'AFP, Nelly Ferreira, doyenne de la fac de droit à l'université de Cergy, assure après une semaine d'examens "avoir reçu depuis lundi en masse des messages d'étudiants se déclarant positifs, pour dire qu'ils ne viendront pas". "Ils jouent le jeu, le message est passé", se rassure-t-elle.

Mais certains étudiants disent affronter ces examens "avec beaucoup de stress lié au Covid". C'est le cas de Charlotte, étudiante en deuxième année d'économie-gestion à l'université Paris-Dauphine.

"On sait que nous allons être plus de 600 à composer durant une semaine dans un hangar dès lundi alors oui, je suis stressée encore plus que d'habitude car nous ne sommes pas à l'abri de côtoyer des étudiants positifs", raconte-t-elle.

Aux grands maux, les grands remèdes: elle a décidé de se "cloîtrer chez elle pour réviser", "sans voir personne". Et pour l'intégralité des écrits, elle portera "deux masques l'un sur l'autre, pour être certaine de ne pas contracter le virus et compromettre cette session".

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