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Réchauffement climatique: "Nous ne reviendrons pas au climat que nous connaissions avant" même si on arrêtait de polluer

On en entend beaucoup parler avec le réchauffement climatique : les gaz à effet de serre. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Pourquoi sont-ils nocifs ? Et d’où viennent-ils ?

Les gaz à effet de serre ne sont pas forcément néfastes. Il en existe des naturels, présents depuis l’apparition de la Terre. La vapeur d’eau due à l’évaporation. Le dioxyde de carbone rejeté par les volcans par exemple. Le méthane crée par la décomposition de certains végétaux en milieu humide. Des gaz très utiles dans l’atmosphère.

Rafiq Hamdi est chercheur à l’IRM et un des auteurs du dernier rapport du GIEC, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Il dessine au tableau la Terre, le Soleil, et des flèches de l’astre vers notre planète. "On a les radiations qui viennent du soleil et puis on a ce qui sort de la Terre", explique-t-il en ajoutant des flèches qui partent de notre planète vers l’espace. "S’il n’y avait pas d’atmosphère au-dessus de nous, on serait à une température au niveau de la surface de -18°C."

Une partie du rayonnement solaire qui arrive sur Terre est piégée par ces gaz à effet de serre : cela permet d’avoir une température moyenne de 15 degrés. Mais depuis la révolution industrielle à la fin du XVIIIème siècle, l’activité humaine a amplifié le rejet de gaz à effet de serre. Industries, transports, élevage intensif émettent du CO2 et du méthane.

"Le problème du CO2 par exemple, c’est que c’est un gaz qui reste longtemps dans l’atmosphère. Plus de 100 ans. Au contraire de la vapeur d’eau qui y reste 3 jours. Cela fait que les émissions infrarouges de la Terre restent piégées et donc en fait, ça chauffe la Terre", explique le chercheur.

Réduire nos émissions de gaz à effet de serre sauvera-t-il la planète ? "Une bonne partie des gaz à effets de serre qui sont au-dessus de nous en ce moment, et bien ils ont été émis au siècle dernier par nos parents, nos grands-parents et arrière-grands-parents. Et donc ça veut dire que même si nous arrêtions maintenant toutes nos émissions de gaz à effet de serre, on n’aurait pas une diminution de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère avant plusieurs centaines d’années. Et donc le mieux que nous puissions faire aujourd’hui, c’est de stabiliser les températures, mais nous ne reviendrons pas au climat que nous connaissions avant", assure François Gemenne, chercheur au FNRS, à l’Université de Liège et également un des rédacteurs du dernier rapport du GIEC. 

Pas de retour en arrière possible donc. Les réductions d’émissions carbone permettent de limiter les dégâts. Scénario le moins pessimiste des experts du Giec : une baisse immédiate et drastique des gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique à +2 degrés d’ici 2100.

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