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Les négociations à Bangkok butent sur le financement des efforts climatiques

(Belga) Les négociateurs réunis à Bangkok pour avancer dans les pourparlers sur les règles d'application de l'Accord de Paris sur le climat ont engrangé des progrès notables en vue de la COP24, mais les questions du financement des efforts pour limiter le réchauffement global et la transparence des contributions nationales demeurent épineuses.

Des experts de 190 pays ont discuté toute la semaine dans la capitale thaïlandaise de la finalisation des règles de mise en oeuvre de l'Accord de Paris sur le climat. Celles-ci doivent fournir une base de négociation aux dirigeants lors de la 24e Conférence des Parties sur le réchauffement climatique (COP24), prévue en décembre à Katowice, en Pologne. La session de négociations en Thaïlande, qui s'achevait ce dimanche, a livré des "progrès corrects, mais inégaux", commente un négociateur belge. "Certains éléments comme le bilan mondial des efforts collectifs ou encore le transfert de technologies ont bien avancé, tandis que d'autres restent plus compliqués comme le financement climat ou l'harmonisation des contributions nationales", ajoute-t-il. L'Accord de Paris prévoit en effet que chaque pays rende compte de ses actions pour réduire les gaz à effet de serre de manière transparente. Le pacte de 2015, qui vise à contenir le réchauffement mondial sous les 2°C, voire 1,5°C, par rapport à l'ère préindustrielle, instaure également une aide annuelle de 100 milliards de dollars d'ici à 2020 pour les pays les plus touchés par le dérèglement climatique. Au cours des pourparlers à Bangkok, des délégués représentant certains des pays les plus petits et les plus pauvres de la planète ont accusé les Etats-Unis et d'autres Etats occidentaux de ne pas se montrer à la hauteur de leurs engagements en matière d'investissements verts. Les Etats-Unis et d'autres pays développés sont hostiles à une trop grande transparence des flux de financement, qui mettrait les riches en face de leurs obligations, et rechignent à s'engager sur la structuration de financements futurs. Une source de haut niveau au sein du bloc africain a déclaré à l'AFP que ces pays reniaient leurs promesses en refusant de parler de financements futurs. "C'est comme si nous avions recommencé à zéro" , a-t-elle dit. "Ces points feront partie des questions difficiles qui devront être tranchées à la COP24, probablement à un niveau ministériel", poursuit le délégué belge. A l'issue des pourparlers, le réseau mondial CAN International, qui rassemble plus de 700 ONG, a appelé la présidence polonaise de la COP24 à mettre tout en oeuvre pour faire du grand rendez-vous climatique de décembre "une réussite", même s'il "reste du pain sur la planche". Le 8 octobre prochain, sortira un rapport spécial très attendu du Giec (le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) sur les conséquences d'un réchauffement de la planète de 1,5°C. A ce stade, le monde s'acheminerait vers une hausse des températures de 3°C. (Belga)

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