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Les négociations s'éternisent à Katowice

(Belga) Avec un retard de près de 24 heures, la 24e conférence de l'Onu sur le climat (COP24) n'en finissait toujours pas samedi en fin d'après-midi. Ses principaux enjeux sont l'adoption des règles de mise en œuvre de l'Accord de Paris et le relèvement des ambitions dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Samedi matin, l'Ethiopien Gebru Jember Endalew qui préside le groupe des Pays les moins avancés (PMA), estimait que les négociateurs avaient trouvé "un terrain d'entente". Mais plusieurs heures plus tard, toujours rien. Malgré la publication d'un nouveau projet de texte, la réunion plénière continuait d'être repoussée régulièrement pour permettre des négociations en coulisses. Aux dernières nouvelles, cette plénière pourrait débuter à 18h. Les délégués de quelque 200 pays tentent de finaliser le mode d'emploi de l'Accord de Paris, conclu en 2015 et visant à limiter le réchauffement nettement sous 2°C, et si possible à 1,5°C, par rapport au niveau pré-industriel. Ce marathon final arrive après deux semaines agitées, crispées par un contexte géopolitique défavorable à la cause climatique, marquées par une controverse imprévue sur le rapport scientifique du Giec et par le retour des divisions entre pays du Nord et du Sud, écueil récurrent des négociations sur le climat. Les implications du "mode d'emploi" ne sont pas anecdotiques: en vertu de l'Accord de Paris, les engagements des pays pour réduire les gaz à effet de serre sont volontaires. "Sans un manuel d'utilisation clair, nous ne voyons pas s'ils font effectivement ce qu'ils disent", a déclaré à l'AFP la ministre canadienne de l'Environnement Catherine McKenna. Ce suivi doit être multilatéral, avec des règles de transparence, comme autant de "poutres" garantissant la solidité de l'édifice. À Katowice, cette discussion sur la manière dont les États devront rendre compte de leurs actions a notamment été l'affaire des États-Unis et de la Chine. Les premiers poussant, avec d'autres pays riches, pour des règles de suivi strict, et la seconde pour une flexibilité accordée aux pays en développement. Sur le volet ambition, le dernier projet de décision publié samedi se limite à "répéter la demande de mise à jour" des engagements d'ici 2020, déjà formulée dans l'Accord de Paris, et "insiste sur l'urgence d'une ambition accrue", sans calendrier. Plus inattendu: les règles liées aux mécanismes d'échanges de quotas d'émissions carbone semblaient être le principal point de blocage des conclusions des travaux, le Brésil menant la contestation durant les dernières heures. Selon le projet de texte, le coeur de ce sujet très technique mais qui doit empêcher que des réductions d'émissions soient comptées deux fois, par deux pays différents, serait reporté à la COP25, qui aura lieu non pas au Brésil mais au Chili. (Belga)

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