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Les océans malades peuvent guérir, la preuve par l'exemple du mont Vema dans l'Atlantique

Depuis le pont du bateau où l'on n’observe que des eaux profondes à perte de vue, rien ne laisse deviner la faune et la flore qui foisonnent à quelques mètres de la surface, en plein Atlantique, sur une façade du Mont Vema, un mont sous-marin submergé en haute mer, à un millier de kilomètres au nord-ouest de la ville sud-africaine du Cap.

En ce printemps austral, la trentaine de personnes à bord du navire de Greenpeace, s’affaire.

Sa mission ? Documenter les résultats du moratoire sur la pêche imposé en 2007 à proximité du Mont Vema, découvert dans les années 1950 par un bateau du même nom qui croisait dans le secteur.

Equipés de caméras haute résolution, les plongeurs de l'Arctic Sunrise, en combinaison orange fluo et noir, se lestent de bouteilles d'oxygène, avant de sonder les contours de cette montagne sous la mer de 4.600 m de haut – presque un Mont Blanc -- dont le sommet se trouve à une vingtaine de mètres de la surface.

Quarante-cinq minutes plus tard, ils émergent avec des milliers de photographies et des heures de vidéo qui révèlent des trésors enfouis: homards, écrevisses, beaucoup d'algues, éponges et poissons de toutes sortes.

"C'était absolument fantastique à voir. Magnifique!", s'extasie l'un des plongeurs, le Néerlandais Jansson Sanders.

Alertée des ravages de la surpêche, une commission intergouvernementale, l'Organisation des pêcheries de l'Atlantique du Sud-Est (SEAFO), a strictement interdit en 2007 les parages du Mont Vema aux chalutiers.

Les résultats sont aujourd'hui spectaculaires. Mais ce type d'embargo radical reste encore l'exception.

En dehors des eaux territoriales gérées par les pays qui les bordent, seule une infime partie des mers du globe bénéficie d'une protection juridique, d'ailleurs souvent très théorique.

"La statistique est choquante: aujourd'hui 1% des mers du large est protégé (...) C'est totalement insignifiant", juge Bukelwa Nzimande, une militante de Greenpeace Africa. "Un changement de paradigme s'impose".

Greenpeace milite pour l'adoption d'un traité qui interdirait la pêche industrielle sur un tiers de la surface des océans d'ici 2030.

Vema est "le parfait exemple de ce qui se passe quand on laisse la nature tranquille pendant un certain temps", estime le biologiste néerlandais Thilo Maack, qui dirige l'expédition de Greenpeace. "Même épuisée par la surpêche, elle se reconstitue toujours."

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