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Macron annonce une réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai

Les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriront "progressivement" à partir du 11 mai, a annoncé lundi Emmanuel Macron, suscitant l'inquiétude des syndicats enseignants, qui soulignent le "grand flou" des conditions de reprise.

Dans l'enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas avant la rentrée de septembre, a précisé le chef de l'Etat dans son allocution télévisée, lors de laquelle il a annoncé la prolongation du confinement jusqu'au 11 mai dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.

"Trop d'enfants, notamment dans les quartiers populaires, dans nos campagnes, sont privés d'école sans avoir accès au numérique et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents, c'est pourquoi nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des classes", a expliqué le chef de l'Etat.

Il a fait valoir que "le gouvernement aura à aménager des règles particulières, organiser différemment le temps et l'espace, bien protéger nos enseignants et nos enfants avec le matériel nécessaire".

Pour les étudiants de l'enseignement supérieur, "les cours ne reprendront pas physiquement, jusqu'à l'été", a ajouté le chef de l'Etat.

Le gouvernement précisera ultérieurement "la bonne organisation qui sera nécessaire en particulier pour les examens et les concours".

Depuis le 16 mars, en raison de l'épidémie de coronavirus, quelque 12,5 millions d'élèves et 2,6 millions d'étudiants suivent les cours à distance en raison de la fermeture des écoles, collèges, lycées et universités.

En conséquence, le gouvernement a décidé d'évaluer cette année le bac et le brevet en contrôle continu.

Selon l'entourage d'Emmanuel Macron, cette annonce d'une réouverture progressive a été dictée par "l'envie de lutter contre les inégalités sociales et d'aider à la reprise du travail".

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a à de nombreuses reprises évoqué le risque de voir se creuser les inégalités en raison de la fermeture des écoles.

Chez les syndicats enseignants, les déclarations d'Emmanuel Macron suscitaient lundi soir l'inquiétude.

"C'est tout sauf sérieux de rouvrir les écoles le 11 mai car on nous dit que tous les lieux publics sont fermés, les cinémas, les salles de spectacle, mais pas les écoles, alors que l'on sait que c'est un lieu de haute transmission, de haute contamination, il y a un manque de précaution, ça paraît être en contradiction totale avec le reste", a réagi Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, interrogée par l'AFP.

- "Pas du tout raisonnable"-

"Il va y avoir une forte incompréhension de la part des enseignants, on a l'impression d'être sacrifié sur l'autel de l'économie", a-t-elle dit.

"Reprendre dans un mois, comme si de rien n'était, ce n'est pas possible, car il n'y aura pas plus de gens immunisés, les enfants vont être ensemble à l'école, sans gestes barrière possibles, et ensuite aller dans les familles, chez les grands-parents, cela ne paraît pas du tout raisonnable", a ajouté Mme Popineau.

Même constat pour Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, première fédération syndicale de l'éducation: "le plan de rentrée paraît encore flou", a-t-il déclaré sur RTL. "Emmanuel Macron dit que toutes les conditions sanitaires seront réunies mais on a un grand nombre d'inquiétudes, on sait que le virus circule parmi les élèves".

"Reprendre normalement ne sera pas possible, donc qu'est-ce qui va être proposé en terme d'aménagement ? Est-ce qu'on va prendre des demi-classes ? On ne va pas pouvoir reprendre des classes à 35", a prévenu M. Teste.

Au syndicat SE-Unsa, "ce qui ressort de cette annonce c'est" aussi "de l'inquiétude", selon son secrétaire général, Stéphane Crochet, interrogé par l'AFP.

"On nous parle de retour progressif, qu'est ce que ça signifie clairement? Et c'est le plus grand flou sur les conditions sanitaires dans lesquelles les enseignants reviennent", a-t-il dit, ajoutant qu'ils "ne pourront pas reprendre comme si de rien n'était le 11 mai".

"Tout le monde a entendu les inquiétudes de rebond du virus dans les semaines à venir, les enseignants ne veulent pas être les victimes de ce rebond en étant en première ligne avec des enfants toute la journée qui peuvent être porteurs", a insisté M. Crochet, qui attend du ministère des éclaircissements.

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