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Macron mobilise le gouvernement face aux casse-tête de la rentrée

"Transparence", "écoute", "efficacité": Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont réuni mercredi le gouvernement au complet pour caler la stratégie qui sera guidée par ces trois principes, avec le difficile défi de concilier urgence climatique, sobriété énergétique et défense du pouvoir d'achat.

Des feuilles de route ont été adressées aux ministres, qui seront rendues publiques, ainsi qu'"une liste de 60 politiques prioritaires du gouvernement, accompagnée d'objectifs précis", a détaillé la Première ministre lors d'une conférence de presse organisée à l'issue du séminaire.

Celui-ci a réuni, après un rapide conseil des ministres, les 42 membres du gouvernement, ministres délégués et secrétaires d'Etat compris.

Transition écologique, plein emploi, souveraineté et égalité des chances sont les quatre "batailles" que le gouvernement entend d'abord mener. Aucun calendrier n'a été donné sur la délicate et controversée réforme des retraites, mais elle n'est "pas abandonnée" et son "déploiement progressif" serait mené "au cours de l’année 2023", a assuré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

Selon un calendrier détaillé par Mme Borne, les premiers textes présentés en Conseil des ministres "au cours du mois de septembre" porteront sur l'assurance-chômage, le développement des énergies renouvelables, et le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi). Dans le même temps, Emmanuel Macron installera le 8 septembre son controversé "Conseil national de la refondation" qui "rassemblera une cinquantaine d'acteurs représentatifs de notre société et des experts pour éclairer le débat", selon Mme Borne.

- Equipe "unie" -

Suivront en 2023 la loi de programmation militaire, un projet de loi pour l’amélioration de la justice au quotidien, un autre sur l'énergie-climat "à décliner secteur par secteur", des textes sur l'immigration, le plein emploi, l'éducation et les jeux Olympiques.

Alors que le chef de l'Etat avait réclamé "l'unité très forte" du gouvernement après un série de polémiques durant l'été, Mme Borne a salué une équipe "expérimentée et unie".

Dans la matinée le séminaire avait planché sur la présentation des priorités avant d'examiner les "enjeux fiscaux et budgétaires", "l'engagement pour le plein emploi" et "l'action du gouvernement face au défi climatique".

Dans ce cadre, le gouvernement a pu entendre un exposé de la climatologue Valérie Masson-Delmotte, membre du Giec, invitée à l'initiative d'Emmanuel Macron. En échangeant avec cette experte reconnue, "il s'agit que chaque ministre puisse bien comprendre les enjeux, même si le climat n’est pas directement dans les attributions de son ministère", explique l'entourage du président.

Cette priorité a été martelée ces derniers jours par le président puis par Elisabeth Borne, qui a averti lundi devant les patrons qu'il fallait "agir plus vite et plus fort" face au dérèglement climatique et à la flambée des prix de l'énergie, accentuée par la guerre en Ukraine.

- Pas de hausses d'impôts -

Ces sujets seront de nouveau au menu d'un Conseil de défense consacré vendredi à l'Elysée à l'approvisionnement en gaz et en électricité de la France.

Y seront examinés "les scénarios envisagés pour se préparer à tous les cas de figure cet automne et cet hiver", selon un conseiller de l'Elysée.

Les flux de gaz en provenance de Russie se sont taris et les Européens se préparent à un possible arrêt total, en rétorsion aux sanctions prises contre Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine.

La situation est également tendue du côté de l'électricité, en raison de l'indisponibilité d'une partie du parc nucléaire, notamment pour des problèmes de corrosion.

Elisabeth Borne a exhorté lundi les entreprises à agir pour améliorer leur sobriété énergétique, faute de quoi elles seraient les "premières touchées" par des mesures de "rationnement".

Sur ces dossiers, le gouvernement est accusé par une partie de l'opposition, dont les écologistes, de ne pas en faire assez et par une autre de dramatiser à outrance la situation ou de ne pas assez "protéger les Français".

Et Marine Le Pen a écrit à Elisabeth Borne pour demander une session extraordinaire du Parlement, en mettant en cause "l'inefficacité flagrante du gouvernement".

"Faire ce constat, ça n'est pas vouloir jouer avec les peurs, ça n'est pas manier des arguments d'autorité, c'est faire la transparence sur ce à quoi nous devons faire face ensemble et c'est dire comment nous entendons relever ces défis", a plaidé jeudi Mme Borne, qui a annoncé la tenue d'un débat parlementaire sur la politique énergétique.

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