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Nos reporters ont suivi un agent forestier qui parcourt le domaine de Freÿr. Il repère et marque les arbres malades. C’est le cas d'un hêtre vieux de 180 ans, sur lequel apparaissent des champignons. "Nous on ne peut pas prendre le risque de le laisser trop longtemps, parce qu'il est trop proche du chemin, donc on va devoir le couper. Alors qu'il aurait pu rester encore une centaine d'années sans problème", explique Thierry Petit, garde forestier au cantonnement de Nassogne.
Ça fait mourir les arbres
Depuis 20 ans, le domaine perd un nombre trop élevé de hêtres. L’explication de l’agent forestier: cette essence d’arbre ne supporte pas les conséquences du dérèglement climatique, c'est-à-dire des périodes de sécheresse et de gel inattendues par exemple. "Ces dérèglements, pour les arbres, c'est vraiment une surprise. Le fait que ça les ait surpris fait en sorte que leur système de défense naturel ne fonctionne plus. À ce moment-là, certains insectes vont en profiter pour s'installer et se développer, en amenant des champignons. Donc ça fait mourir les arbres", indique Thierry Petit.
D’autres gardes forestiers soulèvent le même problème, et s’inquiètent pour les 39.000 hectares de hêtres de Wallonie. Certains craignent sa disparition d’ici 100 ans. "C'est très mauvais pour nous, les humains. Pour notre économie, parce qu'on a pris des engagements par rapport aux propriétaires. Parce que la forêt c'est aussi un patrimoine, d'avoir des forêts avec des vieux arbres sains, qui vont bien et qui sont en bonne santé", confie Thierry Petit.
Dire que cette situation de stress va se maintenir dans le temps, c'est quelque chose dont nous ne pouvons pas préjuger à l'heure actuelle
"L'accumulation de facteurs de stress au fil du temps peut placer les peuplements de hêtre dans un cas de dépérissement. C'est tout à fait possible. Maintenant, dire que cette situation de stress va se maintenir dans le temps, c'est quelque chose dont nous ne pouvons pas préjuger à l'heure actuelle", précise Quentin Leroy, attaché à l'Observatoire wallon de la santé des forêts.
Sans savoir si le hêtre est voué à disparaître, l’Observatoire wallon de la santé des forêts recommande aux gestionnaires de parcelles qui rencontrent des difficultés d’étudier la possibilité de planter des essences plus résistantes ou plus adaptées au sol.