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Menace d'une grève des IVG : des militantes réclament des sanctions contre les gynécologues

Une vingtaine de militantes féministes ont envahi lundi le siège de l'Ordre des médecins pour réclamer des sanctions disciplinaires contre les responsables du syndicat des gynécologues Syngof, qui a brandi la semaine dernière la menace d'une grève des avortements, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Une partie des militantes - et également quelques militants - avaient symboliquement revêtu des blouses blanches, tachées de faux sang, pour dénoncer la "prise en otages" des femmes par le Syngof.

"Libérez nos IVG", scandaient les manifestantes, qui portaient des pancartes proclamant "Respecte mes droits, ou gare à toi!", "Simone n'est plus là mais nous on veille", ou encore "Un conseil, mettez de l'ordre".

Le Syngof avait provoqué un tollé mercredi dernier, lorsqu'il avait invité ses 1.600 adhérents à "être prêts à arrêter la pratique des IVG" pour pousser le gouvernement à régler le cas de 15 médecins condamnés à de lourds dommages pour erreur médicale. Le syndicat avait fait machine arrière le lendemain, en affirmant qu'il ne comptait pas "arrêter la pratique" des IVG.

Mais son initiative avait suscité de vives réactions, y compris de l'Ordre des médecins qui avait "fermement" condamné une menace "totalement contraire à la déontologie médicale", et pointé les "conséquences potentiellement dramatiques" d'un passage à l'acte.

Toutefois, pour les manifestants mobilisés lundi, une telle prise de position ne suffit pas. En plus de condamner, l'ordre des médecins "doit sanctionner les manquements à la déontologie", a dit aux journalistes la militante féministe Anaïs Leleux.

Selon cette militante, près de 12.000 personnes ont d'ailleurs envoyé un mail à l'Ordre des médecins, via un formulaire en ligne, pour demander "les sanctions qui s'imposent", selon elle, notamment contre le président du Syngof, le Dr Bertrand de Rochambeau, déjà à l'origine d'une vive polémique en septembre lorsqu'il avait assimilé l'IVG à un "homicide".

Après avoir fait irruption de manière un peu mouvementée au siège parisien de l'Ordre des médecins, les manifestants ont eu un temps d'échange dans un couloir avec le secrétaire général de l'Ordre, le Dr Walter Vorhauer.

"Vous vous trompez de cible", leur a dit ce responsable. Le communiqué du Syngof "est scandaleux, je ne peux pas vous dire plus! Vous voulez des sanctions, mais les sanctions, ça ne se décrète pas comme ça", a-t-il ajouté. M. Vorhauer a souligné que le Conseil national de l'Ordre ne pouvait pas "s'auto-saisir", mais qu'il devait respecter les règles en la matière: en l'occurrence, il revient d'abord aux instances départementales de l'Ordre d'examiner d'éventuelles plaintes contre des praticiens.

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