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Michael Bloomberg, contre le changement climatique et contre Trump

L'ancien maire de New York Michael Bloomberg utilise sa fortune, estimée à 51 milliards de dollars, à la fois dans des actions de mobilisation sur le climat et pour faire basculer le Congrès américain du côté démocrate.

Il a répondu à l'AFP en marge du One Planet Summit organisé à New York mercredi. A la tribune, comme lors d'un sommet sur le climat qu'il a coorganisé à San Francisco il y deux semaines, le milliardaire de 76 ans a répété que les initiatives privées et des acteurs locaux pouvaient prendre le relais des Etats défaillants en matière climatique.

QUESTION: Pourquoi affichez-vous un optimisme permanent sur le climat, alors que nombre de dirigeants avertissent que la Terre court à la catastrophe?

REPONSE: "Nous faisons des progrès, la Chine progresse, l'Union européenne progresse. In fine, ce ne sont pas les Etats qui changent les comportements, c'est le capitalisme, c'est l'intérêt économique des entreprises qui veulent être écologiques car leurs salariés, leurs investisseurs et leurs clients l'exigent. Tout comme les gens qui veulent un air et une eau propres".

"Quant à l'Etat fédéral américain, il est absent depuis longtemps, pas seulement cette administration. Cela n'a pas vraiment d'importance, car les centrales au charbon vont disparaître au profit du gaz naturel, quoi qu'en dise le gouvernement. Le gouvernement fédéral peut faire du mal en terme de réglementations environnementales, mais la bonne nouvelle est que la justice bloque une partie de ces tentatives".

QUESTION: La Chine continue pourtant de construire des centrales au charbon...

REPONSE: "Elle ouvre des centrales au charbon, mais en ferme d'autres (...) L'Inde est encore pire. Mais à la fin, la Chine agira et comprendra qu'à cause de sa géographie, elle va être à court d'eau, et les gens pauvres vont vraiment souffrir de la pollution de l'air".

QUESTION: Vous avez dit réfléchir à vous présenter à la Maison Blanche en 2020, quelle est votre date limite pour vous décider?

REPONSE: "Il n'y a pas de date butoir. Ce ne sera probablement pas juste après les élections de mi-mandat (en novembre). Dans les deux ou trois mois suivants, il faudra commencer à s'y intéresser de près. Mais je n'ai pas de date limite".

"Il sera plus dur de se déclarer la veille de l'élection, plus simple deux jours avant, et beaucoup plus simple un an et demi avant".

QUESTION: Vous avez aussi annoncé il y a quelques mois que vous dépenseriez 80 millions de dollars aux élections législatives de novembre pour soutenir des candidats démocrates au Congrès, où en êtes-vous?

REPONSE: "Des candidats au Congrès vont commencer à voir des publicités à la télévision pour ou contre eux, selon leur camp. Nous n'allons pas aider ceux qui n'ont aucune chance, ni ceux qui sont sûrs d'être élus, qui n'ont pas besoin de nous. Ce sera au milieu, environ 25 personnes".

"Je pense que nous dépasserons 80 millions (...) J'ai le sentiment d'avoir l'obligation d'agir. Je peux me le permettre et je dois faire tout ce que je peux pour améliorer le pays que je laisserai à mes enfants et petits-enfants".

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