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Nouvelles recherches pour retrouver une épave mythique

De nouvelles recherches vont être entreprises à partir du mois de juin pour retrouver La Cordelière, fleuron de la flotte d'Anne de Bretagne, coulée au large de Brest en 1512 avec le Regent, le plus grand bateau de l'armada anglaise, a-t-on appris mardi à la région Bretagne.

"C'est une opération exceptionnelle, fabuleuse, très enthousiasmante. On espère retrouver des objets, des armes, des canons", a souligné Anne Gallo, vice-présidente au tourisme et au patrimoine de la région, partenaire du projet, au cours d'une conférence de presse.

Les recherches doivent être menées du 20 juin au 14 juillet environ entre le goulet de Brest et la pointe Saint-Mathieu sur une zone d'environ 25 km2 par le navire scientifique l'André Malraux.

"Ce que nous avons là sous l'eau, ce sont deux des plus grands musées de l'histoire maritime du XVIe siècle. C'est un Pompéi sous-marin", a expliqué Michel L'Hour, directeur du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm).

La Cordelière, une nef de 600 tonneaux qui mesurait 40 mètres de long sur 12 de large, était armée de 200 canons et commandée par Hervé de Portzmoguer, fidèle serviteur de la duchesse Anne de Bretagne, alors reine de France.

Attaquée par surprise par l'armada d'Henri VIII beaucoup plus nombreuse, la flotte franco-bretonne s'était réfugiée dans la rade de Brest, laissant La Cordelière seule face aux Anglais.

Celle-ci livra bataille pendant plusieurs heures avant de couler dans un face-à-face avec le Regent, le plus gros navire de la flotte anglaise de l'époque, équivalent de la Mary-Rose, coulée en 1545, puis restaurée dans les années 80 et aujourd'hui exposée à Portsmouth.

"Un certain nombre de témoins racontent que les bateaux ont explosé et ont coulé, entraînant avec eux près de 1.500 hommes sans doute. En coulant, La Cordelière se sacrifie pour sauver une flotte franco-bretonne mais essentiellement française", raconte Michel L'Hour.

Des recherches avaient déjà été menées, en vain, de 1996 à 2001 par l'équipe de Max Guérout, ancien officier de marine, aujourd'hui directeur des opérations du Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN).

La zone définie pour ces nouvelles recherches a été modifiée, en prenant en compte une lecture différente des documents d'archives et un nouveau calcul des horaires des marées en raison du changement de calendrier intervenu en 1582.

L'équipe, qui compte une vingtaine de scientifiques, a déjà prévu deux campagnes de recherches, cette année et l'année prochaine.

"J'ai une conviction: un jour, on la trouvera", a assuré Michel L'Hour.

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