Accueil Actu

Obligation vaccinale: les opposants dans la rue à la veille du jour J

Plusieurs centaines de personnes, "des milliers" selon la CGT-Santé, ont manifesté mardi contre l'obligation vaccinale, qui s'appliquera à partir de mercredi aux personnels des hôpitaux et maisons de retraite.

Ils étaient environ 200 devant le ministère de la Santé à Paris, a constaté une journaliste de l'AFP, un responsable de la CGT-Santé estimant plutôt leur nombre "entre 300 et 400".

On dénombrait 200 manifestants devant l'Agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie à Toulouse et celle d'Auvergne-Rhône-Alpes à Lyon, 80 à Orléans et plusieurs dizaines devant le CHU de Rennes.

A Paris, les participants sont venus "exprimer une colère assez intense contre cette injonction autoritaire" qui va "engendrer des tensions et du chaos", a affirmé la secrétaire générale de la CGT-Santé, Mireille Stivala.

"On ne peut plus s'autoriser à perdre des soignants", a-t-elle ajouté, redoutant "des fermetures de lits" et "une prise en charge dégradée pour la population".

A compter de mercredi, les salariés des hôpitaux et des Ehpad (ainsi que les pompiers, ambulanciers et aides à domicile) pourront être suspendus, sans rémunération, s'ils n'ont pas reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19.

"Qu'on soit vaccinés ou pas, on est opposés à l'obligation", a témoigné Valérie, 57 ans, aide-soignante des Hôpitaux de Paris (AP-HP), rappelant que les soignants sont "déjà en sous-effectif" et ont parfois été "obligés de venir travailler même malades" au début de l'épidémie.

Certains ont toutefois cédé face à l'ultimatum, comme Cornelia, 47 ans, infirmière en psychiatrie à l'hôpital Sainte-Anne, "vaccinée en rentrant de vacances, sous la contrainte", car "on ne peut pas se passer de salaire".

A Rennes, Delphine Bonsergent, psychologue, rappelle que "la CGT n'est pas contre la vaccination" mais "contre l'obligation et les sanctions".

Dans le cortège lyonnais, Frédérique Fournier, déléguée syndicale CGT et aide-soignante à la clinique de Vaugneray, souligne qu'"on a déjà une pénurie importante de soignants, qu'on va accentuer avec cette obligation vaccinale".

Georgina, militante SUD santé et aide médico-psychologique dans un Institut médico-éducatif de Toulouse, estime que "la colère contre ce pass cristallise tous les problèmes que rencontre un secteur exsangue".

"Pendant toute cette pandémie on a expliqué aux gens que même à l'article de la mort il fallait qu'ils viennent travailler parce qu'on manquait de personnel", s'exaspère Michel Soulié, 51 ans, infirmier en secteur psychiatrique au CH Alpes-Isère à Saint-Égrève, en périphérie de Grenoble. "Et résultat maintenant, on les jette dehors ? Mais c'est incompréhensible".

Largement minoritaires, les non vaccinés représentaient la semaine dernière moins de 12% des soignants dans les hôpitaux et les Ehpad, selon Santé publique France, mais les directeurs d'établissements et les autorités sanitaires tablent sur une proportion beaucoup plus faible.

lul-gbh-bur-dar/bfa/cbn

À lire aussi

Sélectionné pour vous