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Patiente décédée à Mulhouse: pas de dysfonctionnement formel de la régulation du Samu

La régulation médicale du Samu de Mulhouse semble avoir fonctionné selon les règles dans le cas d'une femme décédée après un appel au Samu pour des douleurs à la poitrine, mais une information judiciaire doit permettre d'enquêter sur d'éventuelles responsabilités, a indiqué lundi le parquet de Mulhouse.

"Il n'apparaît pas dans un premier temps qu'il puisse y avoir formellement un dysfonctionnement", "puisqu'il y a effectivement un opérateur du Samu qui passe immédiatement un médecin et le médecin interroge tout à fait normalement cette femme", a expliqué, lors d'une conférence de presse, la procureure de la République à Mulhouse Edwige Roux-Morizot.

"Une réponse a été donnée, maintenant la réponse a-t-elle été pertinente ? C'est tout le sens des investigations qui vont être effectuées", a-t-elle poursuivi.

Le parquet de Mulhouse a confirmé samedi l'ouverture d'une information judiciaire à la suite du décès en juin d'une femme de 60 ans, retrouvée morte dans son lit par un voisin, dix jours après un appel au Samu de l'employeur de la victime pour signaler qu'elle se plaignait de douleurs au bras et à la cage thoracique.

L'opérateur du Samu rappelle "dans l'instant même" cette femme qui vivait seule et lui "passe immédiatement un médecin du Samu qui lui pose un certain nombre de questions, auxquelles elle répond", a détaillé Edwige Roux-Morizot.

"A l'issue de ces questions, il lui dit +madame, vous avez pris des médicaments, attendez qu'ils fassent effet, restez bien allongée et éventuellement rappelez nous+", a-t-elle encore rapporté.

Il n'a pas été évoqué un possible transport par ambulance ou par ses propres moyens à l'hôpital.

Mais "à partir de cette fin d'appel, c'est le silence", ce qui entraînera l'inquiétude de son voisin et la découverte du corps "en état de putréfaction déjà un peu avancé" dix jours plus tard, a poursuivi la procureure de Mulhouse.

"L'autopsie a révélé qu'elle était décédée d'une mort subite d'origine cardiaque", a-t-elle précisé. A la suite de ce rapport d'autopsie, les soeurs de la victime ont porté plainte.

"Il a été décidé d'ouvrir une information judiciaire des chefs de non assistance à personne en danger contre X et non assistance à personne en danger contre personne morale, ce qui va permettre au juge d'instruction d'élargir le champ de ses investigations en terme de recherche de responsabilités", a expliqué Edwige Roux-Morizot.

"L’ensemble des dispositifs de régulation a fonctionné", a estimé lundi matin Corinne Krencker, directrice du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse-Sud-Alsace (GHRMSA), lors d'une conférence de presse.

"Ce qui est sûr, c’est que, comme l'a dit Madame Krencker, la régulation a fonctionné normalement", a abondé Virginie Cayré, directrice générale déléguée de l’ARS pour l'est de la région Grand Est.

Elle a toutefois souligné que le rapport sur les conclusions d'une enquête administrative ouverte par l'ARS au cours de l'été était "en cours de finalisation".

Fin 2017, une femme de 22 ans, Naomi Musenga, était décédée aux urgences de l'hôpital de Strasbourg, après avoir été raillée au téléphone par une opératrice du Samu, qui ne lui avait pas passé un médecin. Deux enquêtes, judiciaire et administrative, avaient été ouvertes.

Les urgences de l'hôpital de Mulhouse, en grève depuis des mois comme des centaines d'autres services d'urgence en France, font face à de nombreux départs de médecins, épuisés par les conditions de travail.

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