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Pollution radioactive: la Russie se dédouane mais ne répond pas aux questions

Le complexe nucléaire russe Maïak n'est pas à l'origine de la pollution radioactive détectée fin septembre en Europe, a annoncé vendredi le président de la commission scientifique russe chargée de l'enquête, sans pour autant répondre aux questions sur la source de la pollution.

"Notre conclusion est que le complexe Maïak ne peut pas être à l'origine de la pollution radioactive au ruthénium-106", a déclaré au cours d'une conférence de presse Vladimir Boltounov, le directeur de la commission spéciale créée par le conglomérat nucléaire russe Rosatom le 24 novembre.

"Les résultats des analyses individuelles sur le personnel de Maïak n'ont montré aucun changement dans l'organisme (...) Du 1er août au 30 novembre, il n'y a pas eu d'accident ni de problèmes dans le fonctionnement des installations et du processus technologique. Le rejet de matières radioactives dans l'atmosphère n'a pas dépassé la norme", a-t-il ajouté.

Vladimir Boltounov n'a en revanche pas prononcé d'hypothèse sur la source de la pollution au ruthénium-106.

Le 20 novembre, l'agence russe de météorologie Rosguidromet avait annoncé qu'une concentration "extrêmement élevée" de ruthénium-106, produit de fission issu de l'industrie nucléaire, avait été détectée fin septembre dans le sud de l'Oural, notamment près du complexe de Maïak, un site de retraitement de combustible nucléaire.

Dans un communiqué, la commission scientifique a en outre indiqué que les taux de ruthénium-106 détectés dans le sud de l'Oural ont été de 100 à 1.000 fois moins élevés que les niveaux autorisés et ne présentaient aucun risque pour la santé.

Elle affirme aussi que des taux de ruthénium "largement supérieurs à tout ce qui a été détecté en Russie" ont été enregistrés en Roumanie. "La commission est préoccupée par le manque d'information sur les causes possibles de cette concentration anormalement haute de Ru-106 en Roumanie", précise le communiqué.

Présent lors de cette conférence de presse, le vice-président de l'Institut pour le développement sûr de l'industrie nucléaire de l'Académie russe des sciences, Rafael Aroutiounian, a indiqué vendredi, cité par l'agence de presse TASS, qu'était envisagée "l'hypothèse de la chute dans l'atmosphère d'un satellite scientifique".

Vendredi, l'ONG de défense de l'environnement Greenpeace a publié une pétition demandant la création d'une commission "indépendante" et dénonçant les conclusions de la commission scientifique de Rosatom, qui "ne ressemble pas à une étude visant à trouver les sources de l'émission" selon Rachid Alipov, le chef du programme nucléaire de Greenpeace Russie.

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