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Bruxelles en 1908, ce sont des tramways, les premières automobiles et une économie florissante. Avant la première guerre, notre pays est considéré comme la deuxième puissance industrielle mondiale. Un poids économique qui, déjà à l’époque, reposait sur les énergies fossiles. "La Belgique a une responsabilité historique importante", explique François Gemenne, directeur de l'observatoire du climat de l'Université de Liège et membre du GIEC. "La plupart des gaz à effet de serre qui sont encore au-dessus de nous dans l'atmosphère ont été produits il y a 20, 50 ou 100 ou 200 ans parfois".
Aujourd’hui, la Belgique émet environs 100.000 tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère. Cela fait de nous le 38e émetteur mondial de gaz à effet de serre. Loin derrière la Chine, les Etats-Unis et l’Inde. "La Belgique ne compte que 11 millions d'habitants, la Chine en a 1,3 milliard. Si on rapporte les émissions au nombre d'habitant, un citoyen belge émet davantage qu'un chinois".
La Belgique peut jouer un rôle
Une partie de nos émissions n’apparait pas dans ces classements. La pollution engendrée par la confection d’un t-shirt made in china sera comptabilisée en Chine. Un bureau d’étude a fait le calcul : en comptant ces émissions importées, l’empreinte carbone d’un Flamand passerait de 15 à 20 tonnes de CO2 en un an ! La Belgique reste donc un pays qui peut peser sur les émissions de ses partenaires.
"La Belgique reste un pays qui peut peser par sa diplomatie au sein de l'Union européenne, et qui a des investissements importants à l'étranger".
Une diplomatie qui doit tenir compte du fait que tous les pays ne sont pas égaux face au réchauffement climatique. Un état du nord aura besoin de plus de chauffage en hiver. Les habitants de pays très étendus comme l’Australie utilisent plus fréquemment l’avion pour se déplacer. C’est toute la difficulté des conférences climat : mettre d’accord 197 pays pour résoudre un problème qui concerne une seule planète bleue.