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Rassemblement près de Paris pour "stopper" le défrichage d'une vaste forêt urbaine

"Des arbres, pas du béton!": environ 150 personnes se sont rassemblées dimanche à l'entrée de la forêt de la "Corniche des forts" de Romainville, à deux kilomètres de Paris, pour demander l'arrêt d'un projet de base de loisirs qui prévoit le défrichage d'une partie du site.

"Nous défendons ici le droit à la survie de l'espèce. Ceux qui arrachent 2.000 arbres sont des criminels, et nous les combattrons jusqu'au bout", a lancé au micro Hélène Zanier, présidente du collectif qui milite pour laisser intacts ces 27 hectares de bois interdits au public pour des raisons de sécurité.

Au cœur de la Seine-Saint-Denis, sur d'anciennes carrières de gypse fermées au public depuis 1965, une végétation foisonnante, enchevêtrement d'arbres, de lianes et de ronces, s'est développée de manière anarchique.

Son aménagement en base de loisirs, à l'étude depuis une vingtaine d'années, a été entériné par la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, pour un coût de plus de 12 millions d'euros - l'un des plus importants chantiers pour la région Ile-de-France. Les travaux ont débuté lundi.

En 2020, le site devrait notamment accueillir une prairie "solarium", des jeux pour enfants et des agrès sportifs, mais aussi un poney-club et de l'accrobranche. Vingt hectares de bois seront "sanctuarisés" pour préserver ce "poumon vert", promet la région.

Une semaine après la publication d'un rapport alarmant du GIEC (groupe d'experts sur le climat de l'ONU), les opposants, qui ont fait une chaîne humaine devant le bois, ont dénoncé dimanche un projet "écologiquement aberrant".

Outre l'arrachage des arbres, c'est aussi le comblement des carrière qui inquiète. "Un coulis de béton va être injecté pour combler les galeries, cela risque d'entraîner une remise en mouvement des sols, mais aussi un effet +plaque chauffante+ qui va accentuer l'effet canicule. Sans parler du risque de ruissellement des eaux... ", craint Jean-Claude Oliva, de la Coordination Eau d'Ile-de-France.

"Nous sommes le 14 octobre, il fait 25 degrés et on détruit une forêt!", s'est émue la députée LFI Sabine Rubin, qui s'est dite "d'abord profondément attristée, mais aussi très en colère que les opposants ne soient pas entendus". Elle réclame "un moratoire" et "un vrai débat pour étudier les contre-projets".

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