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Top 14/Pro D2: vers une modification des remplacements et une limitation du temps de jeu des joueurs

Deux mesures fortes pour préserver la santé des joueurs professionnels devraient être testées la saison prochaine en Top 14 et en Pro D2: une modification de la règle des remplacements et une limitation du temps de jeu des joueurs au-delà d'un certain nombre de matches disputés.

Elles font partie des 45 préconisations rendues jeudi par l'Observatoire médical du rugby pour améliorer la prévention et la prise en charge des blessures, dont les commotions cérébrales.

De nouveau réuni jeudi à Marcoussis (Essonne), il rassemble tous les acteurs du rugby professionnel et amateur (joueurs, entraîneurs, arbitres, médecins, assureurs, clubs, direction technique nationale, Fédération et Ligue).

Première de ces deux mesures fortes, "le fractionnement du temps de jeu des joueurs" professionnels. Les modalités restent à définir, mais un consensus semble se dégager pour proposer aux clubs d'accorder "une semaine de régénération", soit d'entraînement sans contacts, à tout joueur qui aurait disputé 360 minutes d'affilée (soit quatre rencontres en intégralité et demi).

Cette mesure, une fois les modalités d'application décidées, devra être votée par le comité directeur de la Fédération française de rugby (FFR) et de la Ligue nationale de rugby (LNR) avant d'être testée la saison prochaine et la suivante.

"Sur ces deux années de test, il n'y aura pas de sanctions (pour les clubs qui refuseraient d'accorder cette semaine de régénération, NDLR). On va voir si cela fait baisser significativement les blessures", a déclaré le président de la LNR Paul Goze à la presse à l'issue de la réunion.

Il faudra en revanche en plus l'accord de World Rugby pour modifier la règle des remplacements. Là-encore, les modalités restent à définir, mais l'idéal de l'Observatoire médical du rugby serait de permettre des remplacements illimités dès la saison prochaine: afin de diminuer le temps de jeu, tout joueur sorti pourrait de nouveau entrer en jeu à la place d'un coéquipier, blessé ou non. Le nombre de remplaçants restera lui fixé à huit.

- Interdiction des protéines en poudre avant 18 ans -

Concernant le rugby professionnel, est également préconisé d'autoriser l'encadrement médical, comme dans les compétitions européennes et les rencontres internationales, à balayer toute la largeur du terrain pendant les matches pour pouvoir intervenir et établir un diagnostic plus rapidement.

L'Observatoire souhaite aussi imposer la présence d'un médecin indépendant par rencontre professionnelle afin que le protocole commotion soit bien appliqué.

"Cela va mettre du temps car il faut trouver des médecins et les former. Cela ne pourra être mis en place la saison prochaine", a précisé Thierry Hermerel, président du comité médical de la Fédération.

Enfin, sera proposé d'accorder du temps dans chaque semaine d'entraînement à la technique individuelle, notamment de plaquage.

"Plus 50% des commotions cérébrales sont liées à une mauvaise technique de plaquage" a souligné Bernard Dusfour, président du commission médicale de la Ligue.

Concernant les "filières de formation" (pôles Espoirs etc.), il est préconisé d'interdire la prise de protéines en poudre en-dessous de l'âge de 18 ans et que soit mis l'accent, à l'entraînement, sur la technique, la souplesse et la mobilité, plutôt que sur la force brute.

"Il faut montrer que les performances sont liées aux compétences (techniques). Il n'y a pas besoin d'être un joueur +superbodybuildé+" a justifié Didier Retière, le directeur technique national.

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