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Le froid, qui a déjà fait quatre morts, poursuit son offensive

L'offensive du froid, qui a atteint son pic mardi et provoqué un quatrième décès, devrait se poursuivre mercredi avec notamment l'apparition de la neige et du verglas dans le sud de la France où neuf départements ont été placés en vigilance.

Le corps d'une nonagénaire, vraisemblablement morte de froid, a été trouvé mardi par un livreur à Belley (Ain) devant le portail de la maison de retraite où elle résidait.

C'est la quatrième victime en France de cette vague de froid baptisée "Moscou-Paris", qui a fait plus d'une vingtaine de morts en Europe depuis vendredi.

Les températures seront encore glaciales mercredi surtout sur le Nord avec des minimales de -6 à -12 degrés, et de 0 à -6 degrés sur le Sud, où un changement s'amorcera avec l'arrivée d'une perturbation remontant d'Espagne, et un épisode méditerranéen neigeux marqué sur Sud-Est. Neuf départements ont été placés en vigilance orange neige et verglas: Aveyron, Gard, Hérault, Landes, Lozère, Pyrénées-Atlantiques, Tarn, Var et Alpes-maritimes.

Pour les autorités, outre les personnes à la santé fragile, la priorité restait la mise à l'abri des personnes vivant dans la rue.

Ainsi à Paris, dans la nuit de lundi à mardi, 169 personnes ont été hébergées dans un centre d'accueil d'urgence ouvert porte de la Villette.

A Calais, le dispositif de "mise à l'abri" des migrants a été activé dans le cadre du "Plan Grand Froid", pour la 39e fois depuis le 9 décembre.

- 'Plus personne dehors' -

La ministre de la Santé Agnès Buzyn en a appelé au civisme. "Si je peux demander un service aux Français, c'est d'appeler le 115 (le numéro du Samu social, NDLR) quand ils voient une personne à la rue car elle-même n'a pas forcément (ce) réflexe", a-t-elle dit.

Une cinquantaine d'élus d'Ile-de-France ont décidé de passer la nuit de mercredi à jeudi dans les rues de la capitale pour réclamer symboliquement une meilleure prise en charge des sans-abri, avec un mot d'ordre: "plus personne dehors".

Ils entendent dénoncer un "déni de dignité et de solidarité" et "l'explosion (...) inacceptable" du nombre de sans domicile en France. Fin janvier, le secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires Julien Denormandie avait provoqué un tollé en parlant d'une "cinquantaine d’hommes isolés en Ile-de-France" alors qu'ils seraient plusieurs milliers.

Mardi soir, le ministère de la Cohésion des territoires a annoncé que le nombre de départements concernés par le Plan Grand Froid passait de 68 à 72 et que 5.647 places supplémentaires pour les sans-abri avaient été créées, dont 1.926 à Paris.

Comme de nombreuses autres villes de France, à Strasbourg, où le mercure affichait -7°C dans la nuit de lundi à mardi et jusqu'à -12°C ressentis, les associations caritatives, Croix-Rouge et Restos du Coeur, assurent des maraudes nocturnes.

"La soupe et le café sont un prétexte pour aller à la rencontre des personnes. L'objectif n°1 est d'être un lien social avec ceux qui dorment dehors", explique Gaëlle, 32 ans, bénévole des Restos du coeur.

- Redoux 'brutal' attendu -

Météo-France prévoit un redoux "brutal" en fin de semaine dans le sud qui devrait se diffuser progressivementsur le reste du pays avant un week-end printanier.

Après des chutes de neige sur Bastia et la Promenade des Anglais à Nice lundi, la baie d'Ajaccio s'est réveillée mardi sous un manteau blanc, du jamais vu depuis 1986, selon Météo-France.

Conséquence: les vols au départ et à destination d’Ajaccio et de Figari ont été suspendus momentanément.

Sur le front énergétique, les centrales nucléaires restent très sollicitées. Dans la Drôme, EDF a décidé de repousser, en raison de la vague de froid, la visite de maintenance de l'unité de production n°4 de la centrale de Tricastin.

Après un mois de janvier historiquement doux et un début février neigeux, cet épisode de froid est marquant en raison de son caractère tardif. La France n'avait pas connu pareille vague de froid à cette période de l'année depuis 2005.

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